Islam ou sécurité, Ch. Levrat, président des socialistes suisses, a fait son choix

Yvan Perrin
Ancien Conseiller national

Ils sont nombreux les socialistes qui, avec Jacques Neirynck, pensent avoir une intelligence élaborée, au contraire du vulgaire qui doit se satisfaire de quelques pauvres neurones plus ou moins connectés. Au vu des déclarations du président Levrat dans la presse du jour, on ne serait pas loin de leur donner raison. Il faut en effet s'accrocher pour décrypter les impénétrables pensées du personnage sur l'islam en général, sur la burqa en particulier. Le Camarade Chef fait savoir qu'il est contre l'initiative anti-burqa tout en n'acceptant pas "cette prison mobile". Il n'accepte pas la burqa mais est contre celles et ceux qui souhaitent en prohiber le port. Limpide, non ?

Siéger au sommet de l'Olympe n'empêche pourtant pas notre homme de se préoccuper du bas peuple qu'il estime, avec raison peut-être, inapte à saisir comment on peut être à la fois opposé à quelque chose et opposé également à ceux qui le sont aussi. Pour les gueux, Christian Levrat vulgarise et souhaite lancer un "débat de fond sur la position de l'islam en Suisse" pour ensuite "élever l'islam au rang de religion officielle". Autocrate, le président rose n'a pas l'habitude de voir ses oukases contestés au sein même de sa propre formation, lui qui aime tant ordonner aux autres partis. Il est donc urgent d'évacuer le débat, dans l'espace et dans le temps. Il prend ainsi à son compte les mots de Clémenceau qui disait : "Si vous voulez enterrer un problème, créez une commission". En lançant l'idée de tergiverser face à l'inacceptable, Christian Levrat espère pouvoir évacuer le débat qui constitue le caillou dans la chaussure socialiste. Face au terrorisme, à l'islamisme, à nos valeurs fondamentales, il faut bien admettre que les ténors du parti ont largement eu l'occasion de faire part de leurs larges divergences.

Pour une formation qui cède du terrain à chaque élection, la question islamique tombe au plus mal alors que l'asile mobilise les foules. On a ainsi pu voir l'accueil réservé par la population à un centre pour migrants à Seelisberg, dans le canton d'Uri. Le gouvernement a dû battre en retraite, faisant savoir que le nombre de places disponibles est suffisant dans la mesure où les arrivées sont inférieures aux prévisions. On aurait plaisir à le croire mais il est peut-être un peu tôt pour se réjouir. La Suisse est maintenant prise en tenaille. Au nord, l'Allemagne se barricade, Angela Merkel ayant remarqué que les Teutons commencent sérieusement à choisir une autre voie, celle de l'Alternative pour l'Allemagne qui engrange les succès électoraux avec une réjouissante régularité. Au sud, les Italiens continuent d'aller chercher les migrants dans les eaux territoriales libyennes, toutes personnes qui remontent peu à peu la Botte pour arriver à Côme. Cette ville sera pour la Suisse ce que Calais est à la Grande-Bretagne, un abcès de fixation à la porte.

Contrairement aux Britanniques dont le courage n'est plus à démontrer, la Suisse fera une nouvelle fois les frais de la politique affligeante de Simonetta Sommaruga, forte de son succès sur la révision de la Loi sur l'Asile. On aurait tort d'accuser la femme de naïveté, elle sait fort bien que son projet ne résoudra rien et jettera bien du monde dans la rue lorsque le dialogue cédera le pas devant les expropriations. Ce n'est pas pour rien que l'entrée en vigueur n'a été fixée qu'en 2019. Il serait en effet regrettable que l'inanité de la nouvelle loi n'éclate avant les prochaines élections fédérales, ce qui explique que les autres partis n'ont pas plus tenu que le PS à la mise en œuvre rapide d'une solution qu'on a vendue comme la panacée ultime.

Comme si cela ne suffisait pas, il faut aussi prêter attention à la Turquie qui vit mal les reproches allemands formulés à l'occasion de la répression du putsch visant Erdogan. Ayant encaissé les milliards destinés à maintenir les migrants à l'est du Bosphore, ne voyant plus guère de perspectives européennes, le Sultan pourrait fort bien rouvrir les vannes pour le plus grand bonheur de la Chancelière. Au niveau stratégique, le président turc se rapproche de Vladimir Poutine qui bénéficie depuis peu du sol iranien comme base pour ses bombardiers. Dans la foulée, l'axe Moscou-Istanbul-Téhéran ne manque pas de susciter une profonde panique aux Etats-Unis qui stockent de nombreuses armes nucléaires sur sol turc. Un pilier de l'Otan acoquiné avec l'ennemi, nouveau succès européen.

Et pendant ce temps, en Suisse, le parti socialiste combat la Loi sur le Renseignement. Pourquoi n'est-on pas surpris ?

La Côte-aux-Fées, le 21 août 2016

10 commentaires

  1. Posté par Franz le

    Tout d’abord, M. Christian Levrat, quittez ce « poing » vengeur, guerrier, fossile dégénéré du trotskisme et du socialisme corrompu. Vous n’êtes pas le Che ! Quittez le ridicule qui ne vous convient pas du tout.

  2. Posté par Franz le

    Chant du Cygne d’un parti complètement déliquescent, aux abois, laissant penser qu’il défend les intérêts du Peuple, alors qu’il se compose d’une pseudo-lite dominante, bo-bo, pantouflarde bien nourrie, fossile du communisme-trotskisme, experte en donneuse de leçon de morale. Un pantin s’agite au sommet de la pyramide, lui qui croit pouvoir, sans rien savoir.

    L’élite dominante, en général, passera au Tribunal de l’Histoire, pour trahison à la civilisation chrétienne, haute trahison morale envers le progrès humanitaire.

    M. Levrat, vous dissertez politiquement : burqua, anit-burqua. Vous etes l’opportuniste politique détestable, au nom des Droits de l’Homme. Parlons-en de ces Droits, jamais accompagnés des Devoirs : c’est beau le maintien en cage de la Femme, c’est sain l’excision, c’est normal le mariage forcé et arrangé … Bref, vous n’avez pas le courage de dénoncer clairement, à haute voix, l’arrogance d’un islam envahissant, conquérant, de plus en plus criminel au nom de la Grandeur d’Allah. Bien entendu, votre confort politique est bien plus important. vous n’êtes pas le seul à passer sous silence l’expression humaine, respectueuse de tout un chacun, au travers de ces Droits de l’Homme.

    L’islam envahit lentement mais sûrement l’Occident. Le cas récent du burkini en est une preuve supplémentaire. Ce cas est même très représentatif du caractère vicieux de ,l’islam conquérant, du nouveau jihadisme par la culture : une femme nageant habillée de la tête au pied et se bronzant sur une plage, est sûrement plus « morale » qu’une Occidentale aux seins nus avec un monokini hyper étroit … L’aspect vicieux de l’affaire réside dans le fait que la ‘burkiniste’ transmet un message conquérant, insidieux, dramatiquement oppresseur pour la Femme, enfermée dans une pseudo-culpabilisation, dans une spoliation de sa liberté tout court.

    M. Levrat, ce contexte est pratiqué notamment en Arabie saoudite, là où les décapitations publiques sont le divertissement religieux décidé par le Grand, le Bon Allah. Ouvrez vos yeux Monsieur Levrat. La démocratie n’est pas une carpette devant tout supporter. De la tolérance contrôlée, oui, mais pas de dictature morale ! Quand avez-vous évoqué, dénoncé le génocide des Chrétiens d’Orient, massacrés par dizaines de milliers, torturés, décapités, crucifiés ? Quand ?

    La burqua (notamment) est un facteur de cette odieuse dictature religieuse avalée par les pseudo-élites occidentales. De grâce, arrêtez ce bla-bla insipide de l,' »amalgame », de la « stigmatisation ». Stop à cette anesthésie au nom du crime.

    NON au multiculturalisme que l’islam REFUSE., COMBAT ! Au passage, dans l’objectivité historique, il faut reconnaître que les Chrétiens ont eu un parcours oppresseur assez identique durant plusieurs siècles, de par l’Inquisition notamment. L’Occident chrétien a juste évolué pour rendre à Dieu ce qui appartient à Dieu et pour « vivre à Rome comme le Romain ».

    Soutien civilisationnel total à l’Occident chrétien, certes imparfait, mais peu insidieux, moins vicieux, moins totalitaire. Une femme nue sur la plage est libre, une femme en burqua est conditionnée, oppressée, asservie.

    Le PS suisse devrait une fois pour toutes « piquer de la graine » et affirmer la vraie Liberté de l’Homme, point de départ d’une Société mature. Vous pouvez encore convertir votre Ridicule en Force démocratique tolérante. A Vuadens aussi, où je préconise que vous accueilliez trois à quatre migrants dans votre cercle familial.

  3. Posté par Vengeur le

    M.Perrin,
    Votre diatribe est excellente et à le mérite d’exister.
    Vous qui avez de l’expérience dans le domaine politique, policier et humain, pourriez vous nous indiquer quel sont les chemins à prendre pour empêcher ce genre de traîtres et lâches de pouvoir s’exprimer en toute liberté avec une arrogance dont les médias véreux eux mêmes se nourrissent. Ces individus sont dangereux pour le pays ET pour la population dans son ensemble.
    Mais comme le politiquement correct est une tromperie assassine, comment faire pour combattre et vaincre ce cancer.

  4. Posté par Georges K. le

    « Une nation peut survivre à ses fous, et même à ses ambitieux. Mais elle ne peut pas survivre à la trahison de l’intérieur. Un ennemi aux portes est moins redoutable, car il est connu et il porte sa bannière ouvertement. Mais le traître se déplace librement parmi ceux qui sont à l’intérieur des murailles, ses murmures pervers bruissent à travers les ruelles, et on les entend dans les allées même du pouvoir. Un traître ne ressemble pas à un traître ; il parle avec une voix familière à ses victimes, et il porte leur visage et leurs arguments ; il en appelle à la bassesse qui se trouve ancrée dans le coeur des hommes. Il pourrit l’âme d’une nation, travaillant en secret, inconnu dans la nuit, sapant les piliers de la ville. Il contamine le corps politique qui ne peut plus résister. Un assassin est moins à craindre. Le traître c’est la peste ».

    Marcus Tullius Cicero

  5. Posté par Alain le

    Merci M. Perrin.
    Toujours les habituelles inepties de M. Ch. Levrat.

  6. Posté par JDV le

    Dans mon jeune âge, j’avais été invité au local du POP à Lausanne, j’y suis resté 30 minutes, ça me suffisait pour le reste de ma vie. Il n’y avait qu’une source d’information valable pour ces gens: la Pravda, un point c’est tout (c’était du temps de l’URSS). Mais rien n’a changé, sauf que le PS est un peu moins rouge à l’extérieur seulement.
    La seule raison pour laquelle M. Levrat est contre l’initiative anti-burqua est qu’elle ne provient pas de son parti mais de l’UDC (le seul parti suisse qui ose annoncer la couleur). Les autres ? On se pose sérieusement la question !

  7. Posté par S. Dumont le

    Je me suis intéressée au taux d’emploi dans le domaine de l’asile et le dernier rapport en ligne s’arrête au 1er semestre 2015. Certes, il est long mais truffé de renseignements intéressants, lisez donc les pages 54 et 55, sur le taux d’emploi et les pages 62 et 63, sur leurs revenus… En résumé, leur chance de trouver un emploi pouvant subvenir entièrement à leurs besoins est de zéro %. Et vous constaterez, une fois de plus, combien nous sommes entourés de menteurs, lorsque nous lisons ou entendons, que la Suisse a un grand besoin de main-d’œuvre notamment qualifiée. Voici le lien: http://www.bfs.admin.ch/bfs/portal/fr/index/themen/13/03/04/01.html
    A cette même époque, donc au 30 juin 2015, la Suisse comptait un total de 324’346 de chômeurs et de demandeurs d’emploi.

  8. Posté par jsg le

    Les socialistes suisses incapables de prendre une position claire :
    Normal, il suffit de voir dans quel bordel ceux de France ont réduit le pays ! Et de plus ils s’en vantent !

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