Donald Trump évoque des «conséquences» pour les entreprises quittant les Etats-Unis

post_thumb_default

 

Elu sur la promesse de sauvegarder les emplois ouvriers sur le sol américain, Donald Trump a choisi de se rendre dans cette usine, devenue cette semaine le symbole de la politique anti-délocalisation qu'il entend mener.

«C'est fini ça»

«Les entreprises ne vont pas continuer à quitter les Etats-Unis sans qu'il y ait des conséquences. C'est fini ça. C'est fini», a lancé Donald Trump, dans cette usine du fabricant de climatiseurs Carrier dont il affirme avoir sauvé plus de 1 000 emplois en empêchant un transfert d'activité vers le Mexique. «Quitter le pays va être très, très difficile [pour les entreprises]», a-t-il prévenu.

Carrier a annoncé le 29 novembre renoncer à son projet de délocalisation de cette usine du nord des Etats-Unis, affirmant sur Twitter avoir «conclu un accord avec le président élu». Puis, dans un communiqué, elle a précisé que les «incitations proposées par l'Etat (de l'Indiana) ont joué un rôle important» dans sa décision.

«L'Etat de l'Indiana a offert à Carrier un package pluri-annuel de sept millions de dollars, assorti de conditions en matière d'emploi, de maintien des postes de travail et d'investissement financier», a précisé le 1er décembre la filiale du géant United Technologies.

Selon les médias américains, elle va bénéficier d'allègements fiscaux pendant dix ans.

Cette visite était la première étape de la «tournée de la victoire» de Donald Trump et de son vice-président Mike Pence - également gouverneur de l'Indiana - dans les Etats industriels qui ont voté pour le duo républicain le 8 novembre.

Le milliardaire a raconté en détail comment, au cours d'une conversation téléphonique, il a forcé la main du PDG du groupe United Technologies Gregory Hayes, présent dans la salle. Il s'est aussi moqué de ceux qui lui reprochent de galvauder ainsi la fonction présidentielle.

«Ils disent que ce n'est pas "présidentiel" d'appeler ainsi les dirigeants d'entreprises géantes. Je pense au contraire que c'est très "présidentiel" et si ça ne l'est pas tant pis», a déclaré le milliardaire.

Goutte d'eau

Mais les postes sauvegardés ne représentent qu'une goutte d'eau au regard des emplois industriels perdus, a tweeté l'économiste Paul Krugman. Selon lui, il faudrait un accord similaire par semaine pendant quatre ans pour ramener seulement 4% des emplois disparus depuis 2000.

L'ex-candidat démocrate à la présidentielle Bernie Sanders s'est offusqué le 1er décembre dans le Washington Post d'un «pansement qui ne fait qu'aggraver le problème des inégalités de revenus en Amérique».

«A la place [du paiement] d'un impôt, l'entreprise va être récompensée par une réduction d'impôts. Wouah! [...] C'est ça punir les groupes qui ferment leurs usines aux Etats-Unis pour les déménager à l'étranger ?», se demande Bernie Sanders.

Le sénateur du Vermont craint en effet que cet accord n'incite désormais les entreprises à menacer de délocaliser leurs usines dans le seul but d'obtenir un allègement fiscal similaire.

Anthony Scaramucci, un chef d'entreprise membre de l'équipe de transition de Donald Trump, a relevé le 30 novembre que «tout l'objectif» de cette opération était de réduire les impôts des sociétés pour attirer les investissements aux Etats-Unis. 

Pendant sa campagne, Donald Trump a promis de relancer l'activité des entreprises grâce notamment à une vaste déréglementation et à une baisse de l'impôt sur les sociétés qui passerait de 35% à 15%.

«Protectionnisme, c'est péjoratif»

Après l'Indiana, la tournée doit se poursuivre dans d'autres Etats industriels clés tombés dans son escarcelle comme l'Ohio (nord).

Ces déplacements se tiennent au lendemain de la nomination de sa future équipe économique: un banquier de Wall Street, Steven Mnuchin, 53 ans, sera secrétaire au Trésor et Wilbur Ross, un milliardaire de 79 ans, secrétaire au Commerce.

Ils seront chargés de tenir la promesse de Donald Trump de revenir sur les accords de libre-échange et de préserver les emplois industriels.

Donald Trump a saisi l'opportunité de sa visite  pour dénoncer encore une fois l'accord de libre-échange nord-américain ALENA: «L'ALENA est une autoroute à sens unique vers le Mexique».

Wilbur Ross a déjà rejeté le 30 novembre toute accusation de protectionnisme. «Protectionnisme n'est pas un terme significatif, c'est péjoratif», a-t-il contesté, estimant sur CNBC que les administrations précédentes avaient «fait beaucoup dans le commerce stupide et c'est ce que nous allons corriger».

 

 

 

Extrait de: Source et auteur

Suisse shared items on The Old Reader (RSS)

Et vous, qu'en pensez vous ?

Poster un commentaire

Votre commentaire est susceptible d'être modéré, nous vous prions d'être patients.

* Ces champs sont obligatoires

Avertissement! Seuls les commentaires signés par leurs auteurs sont admis, sauf exceptions demandées auprès des Observateurs.ch pour des raisons personnelles ou professionnelles. Les commentaires sont en principe modérés. Toutefois, étant donné le nombre très considérable et en progression fulgurante des commentaires (259'163 commentaires retenus et 79'280 articles publiés, chiffres au 1 décembre 2020), un travail de modération complet et exhaustif est totalement impensable. Notre site invite, par conséquent, les commentateurs à ne pas transgresser les règles élémentaires en vigueur et à se conformer à la loi afin d’éviter tout recours en justice. Le site n’est pas responsable de propos condamnables par la loi et fournira, en cas de demande et dans la mesure du possible, les éléments nécessaires à l’identification des auteurs faisant l’objet d’une procédure judiciaire. Les commentaires n’engagent que leurs auteurs. Le site se réserve, par ailleurs, le droit de supprimer tout commentaire qu’il repérerait comme anonyme et invite plus généralement les commentateurs à s’en tenir à des propos acceptables et non condamnables.

Entrez les deux mots ci-dessous (séparés par un espace). Si vous n'arrivez pas à lire les mots vous pouvez afficher une nouvelle image.