Supranationalisme de l’UE, prépondérance allemande et passion de citoyens suisses pour la démocratie et leur nation

Par Dominique Schwander

La Charte des droits fondamentaux de l’Union Européenne précise: « L’Union contribue à la préservation et au développement de valeurs communes dans le respect de la diversité des cultures et traditions des peuples de l’Europe, ainsi que de l’identité nationale des Etats membres. »

Qu’en est-il en réalité? Le supranationalisme de l’UE ne sait qu’uniformiser par l’économie et le droit, interdire tout débat, tout choix contraire; l’UE interdit même que ses membres et voisins se ravisent, remettent en question et veuillent réorienter l’UE. Tout comme dans les pays musulmans, l’exercice de la vraie démocratie est impossible en UE, puisque la démocratie consiste justement, par le vote des peuples souverains à modifier et à changer, les politiques publiques menées dès qu’elles ne s’avèrent plus correspondre aux besoins des citoyens-contribuables et de leur nation respective. Quels citoyens suisses loyaux exigent une telle « identité » européenne sans souveraineté nationale?

L’UE ne cherche même pas à convaincre les citoyens en les consultant et en les informant, et par là à obtenir une vraie légitimité démocratique; entre soi-disant experts, les technocrates de l’UE concoctent une légitimation autonome « d’institutions conscientes de leur responsabilités dans les affaires européennes » (!) et d’un « nouvel ordre juridique d’un nouveau droit international » (!), c’est-à-dire un droit supranational, un empire menaçant ses peuples soumis, un déficit démocratique, une sorte de terreur économique et politique répartissant des mauvais points à ceux qui ne se plient pas. De plus, jurisprudence après jurisprudence, la Cour de justice européenne s’est affranchie du droit international et du droit propre à chaque nation européenne et s’est arrogée le pouvoir de constitutionnaliser les traités européens de l’UE pour créer un nouveau droit constitutionnel supranational, uniformisé et droit-de-l’hommiste, approfondir le fossé entre légalité et légitimité, centraliser, bureaucratiser, nier la souveraineté des nations participantes, la démocratie, la diversité des nations européennes, nos cultures, nos histoires, nos vertus, nos identités nationales. Ces eurolâtres, fanatiques de l’inclusion d’immigrants sans exiger qu’ils s’assimilent, ignorent que la souveraineté est la condition même de toute démocratie et que sans peuple Souverain, comme par exemple en Arabie Saoudite ou en Turquie, il n’y a tout simplement pas de démocratie!

Voilà tant de raisons pour lesquelles preuve a été faite que les démarches supranationales autoritaires de l’UE produisent bien moins de réussites, de satisfactions et de progrès que la méthode intergouvernementale d’antan consistant en collaborations transparentes ponctuelles puis répétées d’Etats indépendants et démocratiques, en particulier des entreprises et des institutions d’enseignement et de recherche de ces Etats libres.

De plus, le renoncement à la souveraineté monétaire de la majorité des membres de l’UE a conduit à l’abdication budgétaire, à la souveraineté économique supranationale de l’UE, aux pressions et menaces pour harmoniser une fiscalité confiscatoire des entreprises et des particuliers, sans oublier le triomphe économique et politique de l’Allemagne. Le Souverain suisse en refusant par deux fois d’entrer dans l’UE et/ou d’adopter l’Euro n’a pas voté pour un programme politique ou économique, mais pour rester indépendant du cadre autoritaire et menaçant de l’UE, de la monnaie unique, du marché unique, de la mondialisation sauvage, afin de rester en pleine possession de lui-même, pour rester un peuple Souverain et démocratique.

L’Allemagne reste une exception en Europe; elle a su et pu préserver sa souveraineté, son économie et ses armes au sein de l’UE. Comme l’Angleterre du Brexit qui n’avait, elle, pas fait l’erreur de mettre les deux pieds dans l’UE, elle est très consciente de ses intérêts et les défend. Si l’UE et l’Euro devenaient trop encombrants et gênent son économie, l’Allemagne est le seul pays qui peut se défaire de l’UE et de l’Euro, quand elle le veut! N’oublions pas que l’Allemagne est rentrée dans l’UE à la condition que l’Euro soit un Mark relooké, un mark stable déguisé en Euro dans le but d’améliorer sien image et que l’UE (France comprise!) entretienne la fascination des peuples de l’Europe pour l’économie allemande et assure à l’Allemagne qu’elle puisse consolider sa prépondérance économique en Europe. Avec l’introduction de l’Euro, l’UE est subrepticement devenue le champ de bataille de la dernière invasion politico-économique germanique de l’Europe. Il suffit de comparer l’excédent des exportations allemandes et françaises, les taux de chômage, les dettes des pays européens du sud, pour se rendre compte de qui mène le jeu dans le couple franco-germanique et à Bruxelles. Les victimes autour de l’Allemagne sont les entrepreneurs qui, faute de commandes et saignés par les charges sociales et les impôts, ferment leurs entreprises, les employés victimes des restructurations et de la non préférence nationale, les usagers des services publiques dont la qualité se dégrade alors que leurs coûts et leurs bureaucraties augmentent, les chômeurs, les travailleurs détachés, les individus sans formation, la classe moyenne appauvrie, etc.

L’UE ne peut plus faire comme avant, elle doit se consacrer à l’essentiel: diminuer la dette, investir pour la croissance, la formation, l’emploi, la sécurité, la Défense et surtout se remettre en question, changer, devenir démocratique, respecter les peuples de l’Europe et leurs identités. Malheureusement pour l’Occident, qu’une minorité des partis, en particulier l’UDC suisse, s’y active. L’UDC, comme d’autres partis de droite dans le monde occidental est un mouvement d’appel au politique, un parti politique révélateur d’une aspiration et d’une passion de citoyens-contribuables pour la démocratie et leur nation, pas d’un désir d’élus d’instaurer une dictature ou un régime autoritaire et pas d’élus passionnés avant tout par leur arrivisme personnel, leurs prébendes et leur réélection. Simplement parce qu’ils prônent la souveraineté absolue de la nation et ont du succès auprès du peuple Souverain, de tels partis sont diabolisés et surnommés populistes, voir même fascistes par la gauche; pourtant il est tout à fait normal et justifié qu’un électorat en quête de protection, de sécurité, d’économie et de liberté suive les partis visionnaires et clairvoyants à leur écoute qui les lui promettent et tiennent le mieux leurs promesses, surtout si le parti politique dont l’électeur faisait partie ou se sentait proche méprise ou feint d’ignorer ses préoccupations, s’endette et se fascine pour le supranationalisme internationaliste et multiculturaliste de la gauche et la mondialisation.

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Pour rester compétitive et s’épanouir, une économie industrialisée comme la Suisse n’a, ni raison, ni besoin, de se soumettre à la souveraineté supranationale de l’UE ou à un quelconque empire, elle  a besoin de:

  • un environnement institutionnel stable avec un état de droit, l’application du principe de subsidiarité, peu d’Etat, très peu de bureaucratie, très peu de corruption, une bonne sécurité dans la tranquillité, une Défense forte, des frontières bien gardées, des élus au service du peuple souverain, des élus qui, équilibrant harmonieusement idéalisme et réalisme, administrent la nation et gouvernent le moins possible.
  • une infrastructure de support performante et efficiente: instruction publique, formation, recherche fondamentale, transport, énergie, eau, communication, service et santé publiques.
  • des moyens financiers abondants à disposition dans la nation parce que le capital est très mobile, capitaux provenant par exemple de capitalisations personnelles pour couvrir les retraites futures et des épargnes des citoyens-contribuables peu exploités par les impôts
  • une main-d’oeuvre bien formée, travailleuse et motivée tant pour l’industrie productrice que pour la recherche et le développement, une main d’oeuvre bien formée, compétitive mais aussi nombreuse parce que, comme le capital, la main-d’oeuvre est devenue mobile.

Avec fermeté, nous devrions tous nous en tenir à ces priorités, garder nos distances avec cette UE indérogeable  et ne plus nous laisser être manipulés par des élus et des médias qui nous mentent!

 

Dr. Dominique Schwander, février 2017

 

 

Un commentaire

  1. Posté par callier françois le

    tu as bien raison ! La Suisse est un « modèle » mais elle est unique; elle a du au cours des siècles trouver sa « voie »; elle a ainsi développé des qualités citoyennes uniques « au monde ».
    Le problème de l' »Europe » est très compliqué et mettra un siècle pour trouver « sa solution » (exemple le Brexit). Ce genre de va et vient correspond a une démarche bien connue dite d' »approximations successives ».
    Bon dimanche;

Et vous, qu'en pensez vous ?

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