Espionnage turc en Autriche ? Le gouvernement autrichien lance un audit de la principale association turque

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Autriche – Via Krone.at – Peter Pilz : « Les Turcs vivant à l’étranger sont instrumentalisés par Erdogan »

Le politicien autrichien du Parti Vert, Peter Pilz, a suivi sur une longue période les activités de collecte d’informations de diverses associations liées à l’AKP en Autriche. Ils collaboreraient avec l’agence de renseignement turque MIT en recueillant des renseignements et en signalant les Turcs suspects vivant à l’étranger. «Environ 250 000 personnes immigrées d’origine turque vivent en Autriche, dont 116 000 ont toujours leur citoyenneté turque. La nouvelle stratégie du président turc a pour objectif de les instrumentaliser au profit de l’AKP», a déclaré M. Pilz à l’occasion de la présentation de son rapport « L’attaque d’Erdogan contre l’Autriche », il y a environ un mois.

En raison de ces circonstances troublantes, M. Pilz appelle à une séparation stricte de l’Etat et de la religion, autrement dit la séparation de l’Islam (en Autriche) et de l’Etat turc. Leur interaction étroite permet, selon le rapport, que les associations-mosquées (Moscheevereine) en Autriche soient directement financées au moyen des fonds de l’AKP. En conséquence, les imams et les travailleurs religieux, ainsi que les établissements d’enseignement et les enseignants, peuvent être directement influencés par Ankara. En outre, la Société religieuse islamique en Autriche (IGGÖ) serait contrôlée directement par l’AKP.

Le gouvernement autrichien demande l’audit de l’association culturelle ATIB

Le rapport de M. Pilz a également secoué le gouvernement fédéral à Vienne. Le chancelier Christian Kern (SPÖ), après un entretien avec M. Pilz, a ordonné un audit exceptionnel immédiat des finances de l’association culturelle ATIB.

De nombreux documents secrets de presque toutes les ambassades européennes qui ont été divulgués à Peter Pilz confirment le soupçon qu’un réseau d’espionnage aurait pu être établi par les différentes branches de l’association culturelle turco-islamique ATIB. Ainsi, la correspondance des ambassades avec Ankara explique explicitement que «deux suspects de terrorisme» ont été rappelés de l’autorité religieuse islamique en Autriche.

Les activités des opposants du président turc, Recep Tayyip Erdogan, en Autriche, sont rapportées de façon encore plus détaillée : par exemple, les partisans de Fethullah Gülen, accusé par Ankara d’avoir organisé la tentative de coup d’État le 15 juillet dernier, ont «sapé» les structures de l’association culturelle islamique fidèle à Erdogan.

« Cela est tout à fait incompatible avec les statuts associatifs de l’ATIB », a déclaré M. Pilz, qui attend maintenant des mesures de la part du ministre de l’Intérieur Wolfgang Sobotka (ÖVP). Selon Pilz, l’ATIB, en tant qu’association, devrait être dissoute par la police d’État et le service du ministère de l’Intérieur responsable des associations. La réaction du ministère de l’Intérieur n’aura pas traîné : « L’information a déjà été transmise au bureau du procureur ».

Des documents classés sur l’espionnage dans 30 États

Le chancelier fédéral Kern a répondu aux faits présentés par M. Pilz en ordonnant un audit exceptionnel afin d’enquêter sur les flux financiers à l’ATIB. Pilz: “Le financement de cette association par la Turquie ou plus généralement de l’étranger serait illégal en vertu de la loi autrichienne sur l’Islam.”

M. Pilz n’a pas peur de la réaction de la Turquie : « Nous présenterons les documents secrets dans toute l’Europe. Erdogan devra traiter avec 30 États en même temps. »

 

Extrait de: Source et auteur

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Un commentaire

  1. Posté par Yolande C.H. le

    Le livre La Suisse des mosquées, Derrière le voile de l’unité musulmane
    Par Monnot Christophe (dir.), paru en 2013,
    est une analyse sérieuse et approfondie de l’islam en Suisse et qui montre que « sa réalité est très diversifiée suivant les réalités cantonales différentes entre elles et les origines culturelles bien contrastées d’un musulman de Bosnie, de Tunisie ou de Turquie. »

    Il y a donc des mosquées « bosniaques », des mosquées « turques », des mosquées tunisiennes, etc., donc des regroupements dont il est certainement difficile de faire la part entre le religieux et les liens politico-économiques avec le pays d’origine. Un écran bien utile, sous le couvert de la liberté religieuse de nos Constitutions, pour développer des réseaux de toutes sortes, qui n’ont rien de spirituel. Ce que corrobore l’investigation de Pilz.

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