Denis Masmejan
Même parmi les experts, la cour de Strasbourg fait l’objet de critiques. Mais l’UDC, elle, remet en cause le principe même du droit international
Le débat continue de monter autour des «juges étrangers». Très attentif à cette question, Ulrich Gut, cheville ouvrière de Notre Droit, un laboratoire d’idées consacré à la défense de l’Etat de droit et des libertés individuelles, le constate avec inquiétude: même dans les cercles d’initiés, parmi les juristes et les experts, les critiques à l’encontre des juges de la Cour européenne des droits de l’homme se font plus nombreuses qu’il y a deux ou trois ans encore.
L’UDC, elle, doit décider le 25 octobre si elle lance une nouvelle initiative populaire, déjà prête, intitulée «Pour faire appliquer les décisions du peuple». Plus radical encore que les précédents, ce texte propose de faire primer la volonté populaire exprimée dans les urnes sur n’importe quel traité signé par la Suisse.
Dans la ligne de tir de l’UDC: les accords bilatéraux avec l’UE, mais aussi la Cour européenne des droits de l’homme, dont les jugements ne cessent d’être opposés aux deux initiatives successives pour le renvoi des délinquants étrangers lancées par la formation de Christoph Blocher.
Pour l’UDC, la cour de Strasbourg est le symbole de ce à quoi le parti veut mettre fin: la supranationalité, le pouvoir des juges, la technocratie d’une caste de juristes et de professeurs qui interprètent les normes dans un sens qui n’est pas compris par les citoyens. Le parti peut capitaliser sur un mouvement de fond, qui n’est pas propre à la Suisse, et qui voit le mécontentement contre les juges de Strasbourg croître dans plusieurs pays, la Grande-Bretagne en premier.
«Je suis convaincu qu’ils vont lancer leur initiative», pronostique Ulrich Gut. Il ne servira alors à rien, est-il persuadé, de taire les critiques que, dans la littérature spécialisée ou les colloques de spécialistes, des juristes de haut vol adressent à la cour, à son fonctionnement, aux retards qu’elle accumule, et plus profondément à sa jurisprudence, jugée parfois trop interventionniste dans les affaires des Etats.
Ces voix critiques – parmi lesquelles on trouve même l’ancien président suisse de la Cour européenne des droits de l’homme, le professeur de droit international bâlois Luzius Wildhaber – divergent néanmoins sur un point fondamental d’avec les vues de l’UDC. Si les plus hardis de ces experts proposent que la cour se concentre sur les violations graves des droits de l’homme et qu’elle cesse de se prononcer à tout bout de champ sur des questions de société sur lesquelles les avis peuvent légitimement varier, aucun ne défend l’idée que le droit national devrait désormais l’emporter sur le droit international et donc sur les arrêts de la cour comme le voudrait l’UDC.
Auteur et source : Denis Masmejan, Le Temps, 10 0ctobre 2014
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Dans une démocratie, c’est au peuple, ou à ses représentants, de faire les lois, non aux juges, surtout non élus. Sur ce sujet, l’UDC ne dit rien d’autre que le général De Gaulle, qui n’était ni un fasciste ni un irresponsable.
« La Cour européenne des droits de l’homme « invente » le droit qui lui plaît à longueur d’arrêts. »
http://www.observatoiredeleurope.com/Juges-partout-democratie-nulle-part–par-Anne-Marie-Le-Pourhiet_a2082.html
@ Consterné
Que savez-vous de moi? Rien. Donc silence!
DEFENDRE LES JUGES ETRANGERS CONTRE L’UDC , cette phrase sonne comme une forme de collaboration, de soumission, voire de trahison. Le pire c’est qu’elle est exprimée par des politiques du même pays que ce parti si dénigré.
…La montée de la droite au parlement (25% ça n’est pas rien) n’a pas suscité une quelconque remise en question… La montée de la droite dans la grande majorité des pays européens (pas seulement de l’UE) n’a pas suscité le moindre changement dans AUCUN gouvernement.
Il apparaît de plus en plus clairement, que quoi que les populations votent, décident les gouvernants s’en foutent royalement.
ILS continuent de faire ce qu’ILS ont décidé obéissant aveuglement à leurs souteneurs, les lobbies.
Ils savent qu’à force de traiter les partis de droite de nazis et fascistes, de monstres sanguinaires et destructeurs, (la menace est leur seul et unique « argument »), à leur faire croire, en inondant journellement tous les medias, que si le FN, l’UDC etc. accèdent au pouvoir ce sera la guerre et la misère, une bonne partie des gens vont se laisser « embobiner », par peur, sans réfléchir à l’aberration de ces propos mensongers.
Le socialisme est synonyme de nazis, ne l’oubliez pas et quand à la corruption, elle touche, hélas tous les partis, mais c’est dans les partis de gauche qu’elle est la plus importante. Elle est juste beaucoup mieux cachée (grâce aux medias qui n’en parlent qu’exceptionnellement), juste pour faire croire qu’ils sont neutres.
Je ne suis pas membre de l’UDC, (ni d’aucun parti d’ailleurs) et ne suit pas d’accord avec certaines idées de ce parti. Mais c’est le SEUL parti qui défende notre pays, notre indépendance, notre démocratie et nos valeurs et c’est pour ce que j’adhère totalement à 90% de leurs initiatives. En outre, ils sont certainement bien meilleurs gestionnaires que nos gouvernants des 15 dernières années. De plus, (à part en France) il est difficile de faire pire.
La vision de l’ancien président Wildhaber me paraît pleine de justesse et de sagesse. Mais comment réformer cette machine à détruire les nations, la prise de position ne le dit pas. Les baillis de Bruxelles ne sont pas à l’écoute des peuples mais des Lobis des multinationales.
La montée de la droite au parlement (25% ça n’est pas rien) n’a pas sucité une quelconque remise en question.
L’illégitime rouleau compresseur UE n’a pas la moindre capacité d’introspection et c’est pour le moins inquiétant.
Le Temps est gauchiste, il ne m’apporte rien… il n’est pas crédible.
@M. Hofer
Et comment comptez-vous « faire le ménage à tous les échelons » devant votre PC ? Lol
La provocation de ces journalistes devient sans limite.
Il est grand temps de faire le ménage à tous les échelons, ces gens sont des assassins de peuples.
LE TITRE EN DIT LONG »DEFENDRE LES JUGES ETRANGERS CONTRE L’UDC » ON AURA TOUT VU…
Un titre pareil du Temps ne relève-t-il pas de « l’acte manqué » selon Freud? On prononce une phrase qui révèle sa pensée interieure?
« Un acte manqué est un raté dans une action, révélateur d’un conflit inconscient. » La notion a été proposée par Freud au début du xxe siècle »