Journée historique pour le franc suisse

Stéphane Montabert
Suisse naturalisé, Conseiller communal UDC, Renens

Hier, après des années de manipulations inavouables, le franc suisse a recouvré sa liberté dans le fracas et le chaos.

Annoncé par un simple communiqué de presse, l'événement - d'une amplitude quasi-cosmique dans le domaine financier - a propulsé la monnaie de plus de 20% par rapport à l'euro, dépassant la parité. Il fallait 1,20 CHF pour 1 euro avant-hier, aujourd'hui il faut débourser moins d'un franc!

dualité.jpgLes Suisses peuvent se réjouir, ils se retrouvent 20% plus riches qu'il y a quelques jours à la même heure, une bonne nouvelle dont les frontaliers sont les premiers à profiter. Mais la joie risque de ne pas durer. L'incertitude est immense sur l'attractivité économique, le commerce, l'immobilier, les placements.

Parmi les perdants dans la nouvelle donne il y a par exemple le tourisme local, ou les industries exclusivement tournées vers l'exportation et qui ne peuvent ni rogner sur les marges généreuses du luxe ni profiter d'une baisse de prix notable de l'importation de leurs matériaux. Pensons en particulier à Swatch dont le président Nick Hayek décrit ce qui vient de se passer ce matin comme un "tsunami" pour lequel "il n'a pas de mots".

Il y a trois ans et demi, lorsque le peg (le taux de change minimal entre CHF et EUR) fut instauré, j'écrivais que cette limite artificielle ne saurait durer et que cela finirait mal:

L'histoire nous donnes de nombreux exemples de pays tentant arbitrairement de lier entre elles deux monnaies flottantes à travers une parité fixe. Ces manœuvres ont invariablement débouché sur des catastrophes.

La mise en gras est d'origine...

Nous ne sommes qu'au début d'une crise majeure entièrement due à une coterie de banquiers et de politiciens attachés à la stabilité à n'importe quel prix, ce qui n'est pas la moindre des ironies.

Poursuivant sur leur lancée, les médias - et plus tard les politiques - travailleront d'arrache-pied en orientant l'information du grand public pour expliquer que la fluctuation retrouvée du franc suisse est une mauvaise chose. Par exemple, hier, l'heure était à la panique boursière: le SMI chuta de plus de 8%. C'est énorme. Sauf si on comprend que les valeurs suisses, cotées en franc suisse, furent soudainement surévaluées de 20% par le truchement des monnaies! Si vous aviez une action de la société Cor Des Alpes à 120 CHF, cette part valait 100 € auparavant ; après la fin du taux plancher et une chute de 8% des cours elle ne vaut plus que 110.4 CHF mais cela représente désormais 106 € - l'investisseur étranger est donc largement gagnant. La chute boursière actuelle est donc le résultat d'une prise de bénéfice massive sur des cours libellés dans une monnaie soudainement plus précieuse.

Jusqu'où le franc suisse poursuivra-t-il sa hausse? Dans quelle mesure cette bouffée est-elle "spéculative", mot honni de notre époque? Il est difficile de le savoir puisque la monnaie a trois ans de servitude à rattraper. La fin du peg ayant été décidée unilatéralement par la BNS, il est pour une fois hors de propos d'accuser les odieux hedge funds et autres vautours de la finance. Ils souffrent beaucoup d'une nouvelle que leurs vaillants algorithmes n'auront pas vu venir!

Le plus important n'est pas là, mais dans le pourquoi de cette modification soudaine. Le moins qu'on puisse dire est que la communication de la BNS laissera le curieux sur sa faim:

L'introduction du cours plancher a eu lieu dans une période d'extrême surévaluation du franc et de très forte incertitude sur les marchés financiers. Cette mesure exceptionnelle et temporaire a préservé l'économie suisse de graves dommages. Le franc demeure certes à un niveau élevé, mais depuis l'introduction du cours plancher, sa surévaluation s'est dans l'ensemble atténuée. L'économie a pu profiter de cette phase pour s'adapter à la nouvelle situation.

 

(...) Dans ce contexte, la Banque nationale est parvenue à la conclusion qu'il n'est plus justifié de maintenir le cours plancher.

Bref, rien dans ces "explications" ne justifie que la BNS renonce au peg par un petit matin d'hiver. Il y a donc d'autres raisons.

Comparons avec un autre communiqué de presse, daté cette fois-ci du 6 septembre 2011, dans lequel la BNS introduisait le plancher au taux de change:

La Banque nationale suisse (BNS) vise par conséquent un affaiblissement substantiel et durable du franc. Dès ce jour, elle ne tolérera plus de cours inférieur à 1,20 franc pour un euro sur le marché des changes. La Banque nationale fera prévaloir ce cours plancher avec toute la détermination requise et est prête à acheter des devises en quantité illimitée.

 

Même à 1,20 franc pour un euro, la monnaie helvétique reste à un niveau élevé. Elle devrait continuer à s’affaiblir sur la durée. Si les perspectives économiques et les risques de déflation l'exigent, la Banque nationale prendra des mesures supplémentaires.

Le volontarisme affiché à l'époque, maintenu contre vents et marée pendant trois ans, contraste avec la fin soudaine et sans gloire de l'opération.

Au vu de la tempête économique, financière et politique conséquente au changement d'orientation de la BNS, des voix s'élèvent - crient, même - contre la banque centrale. Mais ce faisant, elles critiquent leurs propres alliés: des banquiers centraux perclus de keynésianismes, volontaristes en diable avec la monnaie, acquis à l'idée européenne et mis en place par des autorités politiques tout aussi désireux qu'eux d'une adhésion de la Suisse à l'Union Européenne.

A ce stade il n'y a donc que deux explications possibles: soit la BNS a renoncé parce qu'elle ne pouvait plus continuer, soit parce qu'elle ne voulait plus continuer.

La première hypothèse est difficilement plausible alors que le bilan de la BNS a littéralement explosé ces dernières années tant elle a imprimé du franc suisse pour acheter de l'euro, des actions et de la dette publique européenne, au point d'atteindre 70% du PIB du pays. Bien entendu, on pourra dire (et je serai le premier à le clamer) que la stratégie de la BNS était une impasse ; mais il est difficile pour des technocrates de faire volte-face sans événement particulier alors qu'ils persistent dans la même erreur depuis plusieurs années. Il n'y a en tout cas absolument aucune raison pour que les limites soient atteintes au milieu de nulle part, un 15 janvier au matin, au point de jeter l'éponge.

La seconde hypothèse semble incompatible avec l'idée de banquiers centraux acquis à la cause européenne mais rappelons-nous que nous ne savons pas tout. Il pourrait y avoir eu des décisions en coulisses, par exemple au niveau de la BCE, qui auraient précipité un revirement radical de la position de la BNS par rapport à l'euro et la zone euro en général.

Pensons par exemple aux élections législatives anticipées prévues en Grèce le 25 janvier et aux positions économiques prônées par le parti de gauche Syriza, en tête dans les sondages.

Pensons par exemple à la décision récente de la justice européenne d'autoriser la BCE de Mario Draghi à créer de la monnaie pour racheter de la dette publique, ouvrant la voie à un Quantitative Easing noyant la dette sous des tombereaux de billets fraîchement imprimés.

Il n'est pas interdit de penser qu'il se prépare dans la zone euro certaines opérations tellement contradictoires avec le zeste d'orthodoxie encore présent dans le cerveau des directeurs de la BNS que ceux-ci, malgré toute la sympathie qu'ils éprouvent pour la zone euro, n'ont pas eu d'autre choix que de couper les ponts avec elle.

Nous en saurons peut-être davantage les prochains jours car si un tel "secret" existe, il est probablement impossible à garder. En attendant, ce choc énorme pour la Suisse se révèle aussi une très mauvaise nouvelle pour la zone euro. Quelle confiance avoir dans le futur d'une monnaie unique dont les Suisses choisissent tout d'un coup de s'éloigner?

La fin du taux plancher entre le franc suisse et l'euro hier s'apparente plus à des amarres qui lâchent en pleine tempête qu'à une séparation à l'amiable entre deux associés doués de raison.

Stéphane Montabert - Sur le web et sur LesObservateurs.ch

16 commentaires

  1. Posté par Myrisa Jones le

    Qui nous avertissait sans cesse d’une intégration rampante à l’UE contre la décision souveraine du peuple?
    Et lesquels s’offusquaient sans cesse face à des avertissements qu’ils considéraient comme intolérants, xénophobes, voir fascistes, dangereux pour l’économie et la grande fraternité européenne et blablabla…
    Qui défend en réalité les intérêts de la population et la souveraineté du pays?

    « …mais qu’ils le trompent par erreur ou incompétence, cela est inexcusable. »
    ….
    « L’histoire récente de la Suisse, c’est l’histoire d’une ouverture, d’une tentative d’intégration à l’Europe, d’une banalisation trop en avance, qui s’est heurtée aux résistances d’un peuple qui a encore une identité ou qui en a encore quelques restes.  »

    Tout est dit. Nous avons été trahi par la majorité de élite politique et financière depuis 1992. La gauche caviar en tête…
    Rappelez-vous les réactions à la votation de février sur l’immigration de masse.
    Leur condamnation du résultat a été à la hauteur de leur surprise eux qui croyaient que tout était emballé terminé…

    http://leblogalupus.com/2015/01/20/les-clefs-pour-comprendre-du-mardi-20-janvier-2015-lexemple-suisse-un-peu-de-prospective-un-peu-daudace-par-bruno-bertez/

    Extrait:
    « Il y aurait des livres à écrire sur les décisions de la Banque Nationale Suisse; des livres pour analyser les erreurs de départ, lors de la constitution du « Peg », des livres sur l’entêtement et les réaffirmations malencontreuses de son maintien et, bien sûr, des livres sur la chute, la claque finale.
    On peut se gausser des erreurs et maladresses des hommes qui ont pris ces décisions et réclamer des sanctions; hélas, dans notre nouveau monde du capitalisme financier Crony, il n’y a de sanctions que pour les dominés, les sans-grades. Stigmatiser serait une diversion, ce qui importe, c’est le fond.
    L’épisode suisse est une claque retentissante, non seulement à la classe des Banquiers Centraux, mais également au visage de leurs associés du système bancaire et financier : ils étaient « shorts », vendeurs de Francs Suisses ! Vous vous étonnez ? Non, c’est normal, ils utilisent les mêmes théories absurdes, ils croient les mêmes balivernes, ils font tourner les mêmes modèles. Des modèles qui, en « input », injectent de la magie et, en « output », nous sortent de l’illusion.

    La claque suisse, c’est la claque de la théorie et de la pratique dominantes du Central Banking à la sauce keynésienne anglo-saxonne. Et c’est le plus grave: ils croient à leurs balivernes au point de jouer plusieurs dizaines de milliards (de pertes) sur un coup de dés. Qu’ils trompent le public cyniquement, finalement ce n’est que moindre mal, si, au moins, ils le font sciemment et que cela correspond à leur stratégie, mais qu’ils le trompent par erreur ou incompétence, cela est inexcusable.

    La décision d’arrimer le Franc Suisse à l’Euro n’avait de sens que si ceux qui le décidaient étaient persuadés que les deux situations sous-jacentes allaient converger. En effet, comment tenir un « Peg », un attelage, si les deux systèmes divergent? C’est le b.a.-ba de tout arrimage, c’est l’enseignement de toutes les expériences historiques. N’importe quel cocher sait qu’il faut que son attelage tire dans le même sens.

    La Suisse a voulu s’arrimer, s’ouvrir sur l’Europe dans tous les sens du terme, social, économique, bancaire, fiscal, elle a calé. L’histoire récente de la Suisse, c’est l’histoire d’une ouverture, d’une tentative d’intégration à l’Europe, d’une banalisation trop en avance, qui s’est heurtée aux résistances d’un peuple qui a encore une identité ou qui en a encore quelques restes. Ceci pour l’aspect structurel, fondamental.
    Pour qu’un « Peg » tienne et soit défendable, il faut que les deux systèmes auxquels il s’applique convergent. Donc, à supposer que la BNS ne soit pas totalement stupide, il faut imaginer qu’elle a cru, par exemple, que le Système Euro et le Système Suisse allaient converger. Et en particulier, au plan conjoncturel cette fois. La Suisse a certainement parié sur la reprise européenne, sur la solution aux difficultés de la zone Euro et sur l’efficacité des remèdes à la Draghi. Bref, elle est tombée dans le même panneau que les élites européennes, lesquelles ne cessent de dire : « le bonheur c’est pour demain, nous sommes sur la bonne voie ». Hélas, comme la situation ne s’améliore jamais, mais que les déséquilibres se creusent de plus en plus, il faut sans arrêt en faire plus, s’enfoncer dans l’insoutenable, tant et si bien qu’il finit par ne plus pouvoir être soutenu! »

  2. Posté par Emanuel Müller le

    Peter Schiff remarque qu’exporter sert à créer la richesse nécessaire pour importer ce qu’un pays, région etc. à besoin. A partir du moment qu’une monnaie est réévaluée à la hausse, la puissance d’achat par importation augmente, et le débit d’exportation peut baisser d’autant. http://www.europac.net/commentaries/switzerland_wins_its_central_bank_surrenders

  3. Posté par Leb le

    « La Suisse a perdu 360 milliards de francs d’un coup Taux plancher abandonné
    La décision de la BNS d’abandonner le taux plancher du franc par rapport à l’euro a eu pour conséquence une énorme perte financière.
    Jusqu’ici la Suisse était l’un des pays les plus riches du monde, avec 784 milliards de francs d’avoirs nets (chiffres de septembre 2014). Mais la situation a changé. En effet, avec la décision de la Banque nationale suisse d’abandonner le taux plancher de 1,20 franc pour un euro, la fortune helvétique ne s’élève plus qu’à 420 milliards. Environ 360 milliards de francs se sont envolés en quelques secondes!
    C’est le Blick qui a pris sa calculette pour arriver à ce résultat dans son édition du mercredi 21 janvier. Le quotidien s’est livré également à une comparaison. Ces 360 milliards représentent la somme totale des salaires des Suisses en une année! »
    (Newsnet) http://www.24heures.ch/economie/La-Suisse-a-perdu-360-milliards-de-francs-d-un-coup/story/19779842 21.01.2015,

  4. Posté par Economico le

    Il faut soustraire la perte de la BNS aux gains réalisés ces dernières années. Le plus gros problème dans cette affaire est qu’il s’agit d’une confiscation de l’épargne de la population suisse via les pertes sur les caisses de pension au profit de la confédération.
    http://www.romandie.com/news/BNSCHF-les-caisses-de-pension-suisses-vont-perdre-30-mrd-CHF_RP/555575.rom

    Etonnamment, on se préoccupe des entreprises mais aucune mesure pour soutenir l’emploi.
    http://www.bilan.ch/node/1018264

    Ecoutez l’avis d’un spécialiste de finance sur l’emploi en Suisse.
    http://investir.ch/2015/01/chronique-video-hebdomadaire-2/

    Il y a également un transfert important de richesse, une fois de plus des l’ouvrier suisse sur les frontaliers.

    http://www.lesechos.fr/pme-regions/actualite-pme/0204089768595-franc-suisse-les-frontaliers-senrichissent-mais-redoutent-des-retours-de-baton-1084314.php#xtor=RSS37

  5. Posté par Myrisa Jones le

    Réveillez-vous! La BNS a perdu 80 000 milliards!

    http://kingworldnews.com/man-predicted-collapse-swiss-franc-gives-shocking-predictions-2015/

    Extrait:
    « Hedge Funds brutalisés et la Banque nationale suisse subit des pertes massives

    Il ne fait aucun doute que certains hedge funds ont été brutalisés sur le mouvement de franc suisse. La Banque nationale suisse a juste subit des pertes de 80 milliards de francs suisses – soit plus de 10 pour cent du PIB suisse.
    Ainsi, Eric, tous les arguments et la propagande de la Banque nationale suisse durant l’Initiative Gold Swiss étaient des mensonges totaux. La Banque nationale suisse a déclaré que l’Initiative sur l’or était «dangereuse parce que la cheville ne tiendrait pas si l’ Initiative sur l’or était adoptée. »
    Ils ont également déclaré qu’ils ‘allaient utiliser tous les moyens pour défendre cette cheville pour les années futures. » Ils ont également dit qu’il y aurait «des pertes massives d’emplois si l’initiative passait. »
    ….
    « La Banque nationale suisse était dans le déni total de ce sujet. Et maintenant, ils sont assis sur les pertes d’au moins 80 milliards de francs suisses. »

  6. Posté par Myrisa Jones le

    Toujours plus d’UE! Economique par l’adossement à l’euro, et politique, notamment par la reprise du droit européen automatique, etc. etc. Ceci malgré le refus de la population de faire partie et de dépendre totalement de ce grand machin.!!! Nous étions pour une collaboration par pour une soumission de force!!!
    Nous ne pouvons ni faire confiance à nos politiciens « européeistes » convaincus, ni désormais à la BNS. Les temps vont être très, très difficiles…
    Nous rappelons que la BNS a vendu la moitié de son or, pour pouvoir maintenir le taux plancher de 1,20 CHF pour un euro.
    Ceci expliquant peut-être cela, nous avons une réponse concernant le pourquoi de la lamentable pression faite par les acteurs de la BNS lors de la votation populaire sur l’or…

    http://lesmoutonsenrages.fr/2015/01/19/pour-ceux-qui-nauraient-pas-compris-ce-qui-est-arrive-en-suisse-cest-lequivalent-financier-de-la-catastrophe-de-tchernobyl/#more-76242

    Pour ceux qui n’auraient pas compris ce qui est arrivé en Suisse, c’est l’équivalent financier de la catastrophe de Tchernobyl

    « Il est intéressant d’avoir des explications concrètes sur certains événements financiers lorsqu’on est pas initié aux finesses de la finance, et donc que l’on est pas en mesure de bien comprendre la gravité de la situation. C’est donc dans la dernière revue de presse de Pierre Jovanovic que la réponse se trouve, les médias mainstream quand à eux se limitent et n’expliquent pas les conséquences directes de la catastrophe suisse. »

    Extrait:
    C’est d’autant plus dingue que celle d’Athènes avait chu de 7,77% juste quelques jours avant! Si j’ajoute que dans le livre 666, j’ai expliqué justement que toute monnaie attachée à une autre finit toujours par exploser, eh bien jeudi on en a eu l’illustration. Logique puisque la Banque Centrale suisse avait pris l’incroyable décision de se coller (pegging) à un cours fixe de l’euro, et s’était engagée à tout faire pour maintenir ce cours! Une décision stupide puisque cela a coûté depuis au moins 70 milliards aux… Suisses. D’habitude c’est une monnaie faible qui se colle à une monnaie forte, comme par exemple le peso argentin adossé au U$D jusqu’en en 2001… Rarement le contraire!!! La décision des Suisses a clairement été dictée par les Américains… pour éviter l’explosion globale. Mais c’était devenu intenable… »
    Ce qui s’est passé doit être comparé à une explosion de centrale nucléaire, de type Tchernobyl. Les nuages financiers toxiques et mortels ont à peine commencé à se répandre qu’un gestionnaire de comptes a explosé en plein vol une heure après… Les pertes sont immenses, et je ne vous parle même pas des Credit Default Swaps qui vont être déclenchés !!!! Là ça va faire très très mal dans les porte-monnaie des vampires. Observez les événements à partir de ce lundi justement.
    – Alpari qui gère 240.000 clients s’est mis en cessation de paiements: « la majorité de ses clients « ont subi des pertes qui ont dépassé leurs capitaux propres » lire ici l’AFP. Cela voulait dire qu’elle fonctionnait sans capitaux propres suffisants. Encore une arnaque.
    – La CitiBank a perdu 150 millions de dollars en une seconde et son chef des « European FX sales« , Alex Jackson a été ejecté de son poste, lire ici ZH
    – Deutsche Bank lost $150 millions, Interactive Brokers and Barclays lost hundreds of millions due to Swiss Franc volatility, lire ZH ici
    – Excel Markets qui gère des spéculateurs australiens et néozélandais a explosé
    – FXCM a explosé !!!
    – Oanda Brokerage a explosé lire ZH ici
    – Le piège se referme sur les Français qui ont emprunté en FS dit le Figaro ici, merci à Mr Pondaven
    – « Piégées par des emprunts toxiques indexés sur le franc suisse, qui flambe actuellement, certaines collectivités locales voient leurs taux d’intérêt exploser » lire ici Le Parisien et ici La Tribune qui titre « Franc suisse : des collectivités françaises en faillite? … Les taux d’intérêt annuels dont elles devraient s’acquitter pourraient bondir pour certaines jusqu’à 25% du capital !
    – Même les Suisses se sont précipités dans leur banque, ici une video de Genève sur FB,
    merci à Mr Rochrbacher
    En clair, l’apocalypse a financière est rentrée sans doute dans sa dernière phrase. Ajoutez-y la baisse des cours du brut et du massacre que cela entraîne en parallèle et vous avez déjà un début du radeau de la Méduse… « 

  7. Posté par Marie-France Oberson le

    De toute façon, notre balance commerciale avec l’UE est déficitaire. Cherchons et trouvons d’autres marchés à l’extérieur de l’UE.. N’est-ce pas Nic Hayek qui disait il n’y a pas si longtemps à propos de notre commerce extérieur : » Le monde est bien plus grand que l’UE ». Je ne comprends guère sa réaction aujourd’hui quand il parle de tsunami…

  8. Posté par Lafayette le

    @Economico
    Je parlais plus précisément de l’effet ressenti sur les valeurs du SMI, Mais vous avez raison aussi l’horlogerie trouvera un autre équilibre, car les exportations « rentable » en terme de balance économique n’était de toute façon pas vers la zone euro. Donc la correction de l’euro corrige aussi la balance déficitaire dans le bon sens. Et même si un ralentissement économique est à prévoir, l’innovation aura de nouveau une place de choix.
    La fin du secret bancaire et de l’imposition automatique va de toute façon ébranler les manières de faire des multinationales, mais ça c’est de l’avenir. Le présent sera d’investir l’argent dans l’emploi pour qu’il ne perde pas de sa force et ne reste pas à la merci d’une crise boursière.

  9. Posté par Leb le

    J’appréhende déjà que la gauche réussisse à instrumentaliser la fin de l’arrimage du CHF à l’Euro pour « prouver » aux électeurs qu’il n’y a dorénavant d’autre solution que d’entrer dans l’UE !
    Cet arrimage était une erreur à la base, erreur que même des cerveaux keynésiens pouvaient prévoir.
    Dans quel but accumuler des centaines de milliards d’Euros pourris ? La BNS ignorait-elle la faiblesse intrinsèque de l’Euro et du Dollar ?
    La BNS a déjà spolié le peuple en diminuant ses réserves d’or et cela au moment où le cours de l’or était bas.
    Mais du peuple suisse, la BNS n’en a presque rien à faire, tout comme « la gauche », ce qu’il faut c’est suivre la doxa dominante.
    Actuellement, la gauche s’est alliée, de fait, avec les VERTS-PDB-PDC et cela ne fait qu’aggraver l’avenir de la Suisse.
    Par ailleurs, en raison de la très forte croissance de la population, la crise qui guette la Suisse sera d’une ampleur que nous n’avions pas connue depuis longtemps.
    La politique d’immigration sans frein, libre circulation oblige, nous a amené une population en grande partie inadaptée à notre économie, à notre mode de vie, sinon à notre civilisation.
    Qui va entretenir tous ces futurs chômeurs, assistés, rentiers ?
    Notre système social n’est pas fait pour supporter de telles charges.
    En Suisse, ces dix dernières années, c’est le secteur « fonctionnaire » qui a eu la plus forte croissance, faussant ainsi les chiffres du chômage.
    D’autre part, en bonne vache à lait, la Suisse a versé annuellement des centaines de millions à différents profiteurs (l’UE, les palestiniens, … aux quatre coins du monde).
    Mais quand la situation s’aggravera, comment sera gérée la crise économique ?
    Et si les musulmans mettent en application leurs menaces, la crise sécuritaire ?
    Comment trouverons-nous la force pour faire face ?
    Avec une gauche antimilitariste qui préconise le dialogue comme solution aux exigences des djihadistes, on est mal barré !

  10. Posté par Ray Mond le

    Un peu de calme, je vous prie. les marchés, dont les ordinateurs achètent et vendent à la milli-seconde, sans même avoir besoin d’une validation humaine se sont très vite affolés, obnubilés par leurs algorithmes qui n’intègrent pas un tel cas de figure. D’ici quelques semaines, le franc devrait retrouver une valeur plus raisonnable.
    Mais si cela ne suffit pas, pourquoi ne pas ajouter la TVA à l’achat de devises helvétique, comme c’est le cas pour l’or. Si l’achat de ces devises est destiné à payer une facture en francs suisses, la TVA sera récupérée. Si c’est juste une opération spéculative, le différentiel devrait dissuader quelque peu les spéculateurs et son encaissement permettre d’atténuer le choc de chômage etc…

  11. Posté par Emanuel Müller le

    Affaiblir le francs suisse revenait à subventionner / privilégier certains secteurs économiques, e.g. les exportateurs, le tourisme…

  12. Posté par KANDEL le

    Alors la BNS, plus intelligente que les marchés des changes, FINI LA TRICHE !

    Ludwig Von Mises nous avait déjà averti depuis longtemps que tricher ainsi ça échoue toujours!

    Monsieur Stéphane Montabert avait fait de même plus récemment !

    Maintenant il va falloir payer les pots cassés (ces centaines de milliards d’euros que la BNS détient), qui va payer ?

    Les fonctionnaires très grassement payés de la BNS, ces responsables de ce « shoot raté » et qui ne pouvait que rater, … bien sûr que non, même s’ils ont fait perdre des dizaines de milliards de CHF aux citoyens suisses (personne à la BNS ne sera licencié pour « faute grave » comme il le faudrait).

    Les contribuables paieront, les fonctionnaires irresponsables feront appel aux « communicants ad hoc » (aussi grassement payés) pour justifier leurs erreurs.

    Et vive l’U.R.S.S., … pardon, je voulais dire vive la BNS!

  13. Posté par Economico le

    @Lafayette
    Ce n’est pas de la « spéculation ». Les multinationales vont consolider les gains avec un discount de 20% avec un niveau de charge constant pour les entreprises qui produisent localement. Les entreprises suisses ont déjà passé des hausses de prix, il va être difficile d’en remettre une couche avec des niveaux de vente quasi stable ie le groupe Richemont. La baisse des marché valorise simplement l’effet sur les marges. Si vous observez les cours de bourse, elles ont le plus souffert avec les banques qui font essentiellement leur business à l’étranger.

    Je pense que ces entreprises qui consolident leurs comptes en suisse font souffrir d’autres pans de l’économie et sans intervention de la SNB sur les changes, elles peuvent nuire à la population suisse qui rend la population moins compétitive. Les PME vont certainement souffrir le plus, elles vont devoir faire comme les poids lourds du SMI, produire à l’extérieur. Comme d’habitude, les plus faibles vont être pénalisés et l’opportunité de faire ses courses à l’étranger vont rapidement paraître ridicule.

    Les partis doivent venir avec de solutions pour contrer les effets négatifs de cette mesure. Nous devons renouveler nos politiques car beaucoup ne comprennent pas grand-chose à l’économie. Me Lüscher semblait penser que la hausse du CHF ne concernait que la paire EURCHF, on peut s’en étonner de la part d’un parti libérale proche d’économie suisse.

    Ecoutez le podcast:
    http://www.rts.ch/la-1ere/programmes/forum/6439094-forum-du-15-01-2015.html
    « La décision de la BNS déclenche des réactions politiques très contrastées »

  14. Posté par Lafayette le

    Tout le monde crie à la crise boursière, mais en définitive ce n’est que de la spéculation, le taux de change va modifier certains marchés, mais ne change pas fondamentalement les marchés exportateurs rentables.

  15. Posté par Pierre-Henri Reymond le

    Il y a trois bureaux de change dans ma rue. Il y a des files d’attente de près de 20 mètres depuis ce matin à 9 heures.

  16. Posté par coocool le

    La solution est pourtant simple : il suffit d’augmenter fortement les intérêts négatifs pour les investisseurs non-résidents afin qu’il devienne vraiment dissuasifs. Pourquoi une solution si simple et efficace n’a pas été mise en place dès le début du taux plancher et renforcée, par précaution, après l’annonce de l’abandon de ce même taux plancher. C’est à se demander si les européistes qui nous gouvernent ne souhaitent pas casser la Suisse pour la faire rentrer de force dans l’euro ?

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