UDC. Communiqué :  » Un Conseil fédéral désorienté et embarrassé »

post_thumb_default

 

La désorientation et l'embarras qui marquent le Conseil fédéral ces derniers jours sont à la fois étonnants et inquiétants. Il est tout à fait logique qu'en se rendant à Bruxelles sans projet précis pour lancer d'exigeantes négociations on en revienne les mains vides. La situation initiale est pourtant claire. Fort de la décision prise par le peuple, le gouvernement peut faire valoir la nécessité urgente d'une modification des dispositions contractuelles. Mais il est tout aussi évident que cette démarche n'est crédible que si le gouvernement accepte l'éventualité d'une résiliation du contrat concerné, en l'occurrence de l'accord de libre circulation des personnes. Aussi longtemps que le Conseil fédéral exclut cette option, il n'obtiendra jamais de résultat valable dans ses négociations avec l'UE.

Dans son analyse reprise par la presse dominicale d'hier, l'ancien conseiller fédéral Adolf Ogi a lui aussi omis une importante différence par rapport à certaines négociations précédentes avec l'UE. Lui et ses collègues du Conseil fédéral de l'époque se seraient référés clairement à la décision du peuple suisse et aux engagements qui en découlent face au souverain. La Suisse aurait ainsi présenté sa position à Bruxelles avec assurance et sans malentendu possible. C'est tout le contraire aujourd'hui: les actuels membres du Conseil fédéral relativisent une décision populaire qui les gêne et osent même proclamer ouvertement qu'ils souhaitent la remettre en question. Le mandat de négociation officiel tente de concilier deux objectifs inconciliables, à savoir la gestion indépendante de l'immigration et la sauvegarde des relations bilatérales I, donc aussi la libre circulation des personnes. C'est dire que les négociations sont d'avance vouées à l'échec. Il reste encore une petite chance au Conseil fédéral de corriger ce cap en définissant cette semaine ou la semaine la marche à suivre.

Image lamentable
Il est proprement intolérable qu'une année après la votation du 9 février 2014, où le peuple a accepté le nouvel article constitutionnel, le gouvernement n'ait toujours pas proposé une application au niveau législatif. Et cela bien que le Secrétariat d'Etat à la migration (SEM) disposât déjà mi-mars 2014 lors de sa rencontre avec l'UDC d'un système de contingentement avec priorité des travailleurs résidents. Rappelons que ce système repose sur un procédé qui a fait ses preuves durant de nombreuses années et qui est toujours appliqué aux ressortissants d'Etats tiers (160 pays). Le concept d'application proposé par l'UDC s'y fonde également. En reportant depuis des mois l'application légale du nouvel article constitutionnel, le Conseil fédéral donne une image lamentable de lui-même. Ces obscurs jeux tactiques font perdre un temps précieux alors qu'il s'agit de s'attaquer à des problèmes réels.

Machinerie de propagande
Ce temps n'était toutefois pas perdu pour tout le monde. Le Conseil fédéral en a usé pour lancer ces derniers mois une énorme machinerie de propagande dans le but de discréditer la votation populaire du 9 février et de glorifier les accords bilatéraux avec l'UE. Il a commandé des études et maquillé des statistiques, les scientifiques, les associations et les médias lui servant de complices sans gêne dans cet activisme. N'importe quel lien, aussi absurde soit-il, entre un quelconque développement négatif, supposé ou réel, et l'acceptation de l'initiative contre l'immigration de masse, a été grossièrement exploité.

Politique financière à l'aveugle
Et voilà qu'un média a osé hier insinuer que l'effondrement des recettes de la Confédération était dû à l'"insécurité du droit concernant la libre circulation des personnes". Détail gênant, les recettes fiscales de 2014 reposent pour une bonne part sur les chiffres de 2013 et en 2014 de nombreuses entreprises suisses ont réalisé des résultats records, comme en témoignent les comptes annuels présentés ces jours. De plus, il y a eu en 2014 plus de fondations de nouvelles entreprises que jamais. Les faiblesses économiques relevées dans l'espace euro et les conséquences du boycott de la Russie sont en revanche des réalités. Pour rappel: c'est précisément l'UDC qui – une fois de plus – avait mis en garde dans le débat sur le budget 2015 contre des erreurs d'estimation financières et avait invité à la retenue. Mais personne au Parlement n'a voulu suivre ses propositions d'économies. En lieu et place, le gouvernement et le Parlement ont dépensé l'argent à pleines mains alors que la détérioration de la situation conjoncturelle était parfaitement prévisible. Aujourd'hui, tout à coup, les associations économiques et partis du centre commencent eux aussi à réfléchir à haute voix sur un plafonnement des dépenses publiques et de l'effectif du personnel fédéral.

Mais ce ne sont là que de belles paroles. Parions qu'une fois de plus ces déclarations grandiloquentes seront très vite suivies de nouvelles acrobaties verbales expliquant pourquoi une politique de dépense restrictive n'est pas possible.

Editorial de Martin Baltisser, secrétaire général UDC, 9 février 2015

 

2 commentaires

  1. Posté par Economico le

    Pourquoi le CF pense que la Suisse veut moins d’immigration? Il veut que la loi approuvée soit « mis en application », point à la ligne! Ce qui peut-être fait pour essayer de concilier les bilatérales avec l’UE avec les quotas ne regarde pas le peuple, tant que le texte n’est pas appliqué le CF exprime une défiance envers le peuple et ses choix!

  2. Posté par conrad.hausmann le

    Mais quand les Suisses vont-ils comprendre que SEUL l’UDC…et la majorité des citoyens sont contre l’entrée dans l’UE ?

Et vous, qu'en pensez vous ?

Poster un commentaire

Votre commentaire est susceptible d'être modéré, nous vous prions d'être patients.

* Ces champs sont obligatoires

Avertissement! Seuls les commentaires signés par leurs auteurs sont admis, sauf exceptions demandées auprès des Observateurs.ch pour des raisons personnelles ou professionnelles. Les commentaires sont en principe modérés. Toutefois, étant donné le nombre très considérable et en progression fulgurante des commentaires (259'163 commentaires retenus et 79'280 articles publiés, chiffres au 1 décembre 2020), un travail de modération complet et exhaustif est totalement impensable. Notre site invite, par conséquent, les commentateurs à ne pas transgresser les règles élémentaires en vigueur et à se conformer à la loi afin d’éviter tout recours en justice. Le site n’est pas responsable de propos condamnables par la loi et fournira, en cas de demande et dans la mesure du possible, les éléments nécessaires à l’identification des auteurs faisant l’objet d’une procédure judiciaire. Les commentaires n’engagent que leurs auteurs. Le site se réserve, par ailleurs, le droit de supprimer tout commentaire qu’il repérerait comme anonyme et invite plus généralement les commentateurs à s’en tenir à des propos acceptables et non condamnables.

Entrez les deux mots ci-dessous (séparés par un espace). Si vous n'arrivez pas à lire les mots vous pouvez afficher une nouvelle image.