Nouvelle maladie mentale en France: être libéral, comme… Jean-Louis Caccomo

Francis Richard
Resp. Ressources humaines

Il y a quelques années, j'ai rencontré, à l'Université d'Eté de la Nouvelle Economie, à Aix-en-Provence, un fou comme moi, c'est-à-dire un libéral, un dénommé Jean-Louis Caccomo. Après la parution de son livre Le modèle français dans l'impasse, je n'ai plus entendu parler de lui. Il semblait avoir disparu de la circulation, et pour cause...

Sa maladie mentale, le libéralisme, dont je suis atteint tout aussi gravement que lui, l'avait en effet conduit à être interné psychiatrique, sous contrainte, au Centre Hospitalier de Thuir, à quinze kilomètres de Perpignan, du 14 février 2013 au 4 avril 2014, puis, à être admis, sans contrainte (mais il l'ignore à ce moment-là), du 4 avril 2014 au 20 juin 2014, dans une clinique de Montpellier. llustration en quelque sorte de l'adage: "Pas de liberté pour les amis de la liberté!".

Jean-Louis est réapparu pour mon grand bonheur, car c'est un homme chaleureux et exquis, lors du 6ème Week-End de la Liberté, organisé à Dax par le Cercle Frédéric Bastiat, le 4 juillet 2014, soit deux semaines après avoir recouvré son entière liberté. C'était tout un symbole à mes yeux puisqu'il m'a raconté alors ce qui lui était arrivé les mois précédents le jour anniversaire de l'Indépendance américaine...

Aussi, quand Jean-Louis a appelé au secours, me suis-je empressé de relayer son appel et ai reproduit le 11 janvier 2015, autre date symbolique, la lettre qu'il a adressée au Ministre de l'Education, de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche, Madame Najat Vallaud-Belkacem, et à la Cour européenne des droits de l'homme.

Le 23 janvier 2015, Jean-Louis, accompagné de son attachée de presse, Solweig Ely, répond aux questions de Jean-Robin, pour Enquête et Débat, sur l'internement arbitraire qu'il a subi, sur le harcèlement dont il est toujours l'objet et sur la campagne de presse lancée contre lui, en 2004, parce que ce fou de libéral avait eu le toupet de se présenter à l'agrégation de Sciences Economiques, chasse gardée des économistes du sérail, c'est-à-dire des étatistes pur jus.

En 2004, donc, Jean-Louis Caccomo se présente au concours de la sus-dite agrégation et figure au 3ème rang des 40 admissibles sur 107. Seulement, le jury du concours, composé de sept membres, présidé par Pascal Salin, désigné par le gouvernement, comprend notamment Gérard Bramouillé, Enrico Colombatto et Bertrand Lemmenicier. Tous quatre éminents professeurs qui ont le tort en socialie française d'être membres de la Société du Mont-Pèlerin.

Une cabale est lancée contre le candidat Caccomo, universitaire authentiquement libéral, qui enseigne à l'Université de Perpignan, après avoir étudié, horresco referens, à l'Université d'Aix-en-Provence, ce bien seul bastion du libéralisme en France, avec, peut-être, l'Université de Paris-Dauphine: on ne veut pas de candidat comme ça chez nous! c'est du favoritisme! Un texte circule. Le Conseil national des Universités, organisme stalinien, s'oppose au candidat. Libération libelle. Charlie Hebdo, ce parangon de la liberté d'expression, caricature... pour tuer socialement.

Jean-Louis Caccomo, cet éminent économiste, reconnu surtout à l'étranger, ne sera donc jamais agrégé de Sciences Economiques. Il sera ad vitam aeternam Maître de Conf. Mais ad vitam aeternam, c'est encore trop. Alors il faut éliminer ce fou, ce libéral, dont le fol enseignement, parfaitement incorrect, dérange. Il a eu une légère dépression, dont il s'est parfaitement remis. C'est vraiment intéressant ça. C'est un détail qui peut servir pour s'en débarrasser. Ne manque plus que l'occase. Elle se présente.

L'occasion qui fait le larron? Le 10 janvier 2010, un étudiant chinois déséquilibré, muni de couteaux, a tué une secrétaire et sérieusement blessé deux professeurs de l'Université de Perpignan qui s'interposaient. A la suite de la plainte déposée contre l'Université par la famille de la secrétaire assassinée, le président de ladite université, Fabrice Lorente, décide, c'est l'occase, en application du principe de précaution, de mettre Jean-Louis à pied, puisqu'il a un antécédent dépressif, fût-il léger.

Cet employeur, tout à fait illégalement, fait ensuite convoquer Jean-Louis au Centre Hospitalier de Thuir pour examen par un psychiatre qui doit prétendument le réhabiliter dans ses fonctions. En réalité, cette convocation est un piège. Il ne verra jamais le psychiatre en question et les portes du CH de Thuir se refermeront sur lui pour de longs mois, pendant lesquels il sera drogué, subira déchéances physique et psychique, sans parler des terribles conséquences pour sa famille.

Jean-Louis ne sortira de cet enfer qu'après avoir demandé, et obtenu, son transfert dans une clinique de Montpellier, où les frais seront à sa charge, on le lui a bien précisé, et qu'après avoir accepté de s'y voir administrer des électrochocs. Là, examiné par un psychiatre, qui ne voit absolument pas l'utilité des électro-chocs, il se rétablira en moins de trois mois...

Dans ces conditions, alors que, sans avoir retrouvé toutes ses attributions à l'Université de Perpignan, il y enseigne tout de même à nouveau depuis la rentrée 2014, il est compréhensible que Jean-Louis appelle au secours, quand des infirmiers se présentent chez lui à 8 heures du matin, ce 9 janvier dernier, pour l'interner à nouveau... Mais, cette fois, il ne se laisse pas faire et ne retourne pas à l'hôpital, où on sait quand on y entre, mais où on ne sait pas quand on en sort...

Une procédure judiciaire est en cours. Assignation a été déposée par l'avocate de Jean-Louis en novembre dernier. Il s'agit de rétablir la vérité sur la santé mentale de Jean-Louis qui n'a jamais justifié un internement, de reconnaître qu'il a été victime de pratiques indignes d'un pays comme la France et de les sanctionner, de réparer tous les dommages qu'il a encourus, lui et sa famille.

Tout cela pour dire que je suis Jean-Louis.

Francis Richard

Publication commune Lesobservateurs.ch et Le blog de Francis Richard

9 commentaires

  1. Posté par Homo Orcus le

    Francis Richard, merci pour LUI

  2. Posté par shakti le

    Qui aurait jamais pensé que la France tomberais dans une telle inhumanité. France d’hypocrites qui se fait passer pour le pays des droits de l’homme auprès des autres pays. Les citoyens français sont pas mieux ils laissent faire. Une des langues officielle des Tribunaux internationaux c’est le français inutile donc d’attaquer la France elle sera défendue quoi qu’il arrive. Tout est classé ! Merci les avocats avec vos honoraires exorbitants. Gandhi est certainement entrain de se retourner dans sa tombe. Gandhi avait réduit ses besoins au minimum cela lui permettait certainement d’êtres plus proche et empathique avec ses clients alors que les avocats occidentaux ont des besoins aux maximum.

  3. Posté par shakti le

    Encore une vie brisée sans pratiquement aucun dommages et intérêts. Que font les avocats ? Pour faire interner une personne il faut des certificats médicaux. Quel genre de médecins ignobles les font ? Je pense que Jean-Louis CACCOMO devrait demander l’asile politique à un autre pays car le gouvernement d’après ce que je sais continue aujourd’hui de bloquer sont compte bancaire…Voilà ce que doivent subir tous les lanceurs d’alerte alors qu’il paraît que le défenseur des droits se vante de soi-disant les défendre…Avocats et médecins sont responsable de la maltraitance des hommes de bonne volonté et des lanceurs d’alerte. A ce niveau de souffrance humaine vécue c’est plus du courage qu’il faux c’est de l’énergie divine.

  4. Posté par KANDEL le

    Cher Monsieur Jean-Louis Caccomo,

    Courage, tenez bon et fuyez comme la peste les psy-psy durant toute votre vie.

    Un bon médecin généraliste humain pourra sûrement vous faire du bien en cas de besoin, un psy jamais!

    Merci encore pour tout ce que vous nous avez apporté.

    Meilleurs vœux, encore et toujours.

    KANDEL

  5. Posté par Anduin le

    C’est les socialistes qui méritent d’être internés

  6. Posté par petitjean le

    C’est terrifiiant !
    Aucun « grand » médias français n’a repris cette affaire. Ce serait la seule manière de mettre la pression sur le Système.
    Comment faire ?

  7. Posté par Thierry-Ferjeux Michaud-Nérard le

    « A la suite de la plainte déposée contre l’Université par la famille de la secrétaire assassinée, le président de ladite université, Fabrice Lorente, décide, c’est l’occase, en application du principe de précaution, de mettre Jean-Louis à pied, puisqu’il a un antécédent dépressif, fût-il léger ».
    Quel rapport avec un attentat d’un étudiant présumé schizophrène ? Quel est ce principe de précaution sur le plan de la légalité ? Quels sont les faits reprochés à l’enseignant ? Quelle est la « défense de l’accusé » dont le crime se résumerait à des antécédents médico-légaux de dépression ?

  8. Posté par KANDEL le

    Petits salauds de psy-psy vicieux et tout puissants (en URSS avec Boukovsky et tous les autres, en FRANCE avec Jean-Louis Caccomo et tous les autres, etc…, etc…).

    Tout cela se règlera, … rendez vous, au plus tard, au Jugement Dernier!

  9. Posté par Michel de Rougemont le

    Relire les mémoires de Raymond Aron et ce qu’il raconte sur sa nomination comme professeur à la Sorbonne dans les années 50. Ça a le même parfum délétère. Rien de nouveau sous le soleil, hélas.

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