Erdogan est notre problème Numéro Un

Michel Garroté
Politologue, blogueur

Turquie-Erdogan-6

   
Sur Les Observateurs, les autres contributeurs et moi-même avons - à maintes reprises - mis en garde contre la dérive totalitaire d'Erdogan et contre sa complicité avec l'Etat Islamique (EI). Je reproduis ci-dessous les extraits de deux analyses pertinentes sur le sujet. L'on peut du reste se poser la question : Erdogan est-il devenu notre problème Numéro Un ? Je pense que oui.
-
Bernard Antony :
-
Bernard Antony : "Ce sont six cargos gros porteurs remplis d’armes pour « Daesch » en Libye que recherchent en Méditerranée les marines française, britannique, italienne et grecque. Ces bateaux, parfaitement identifiés par les services de renseignement de ces pays, ont été chargés en Turquie. (Note de Michel Garroté : en clair, il y a une fois de plus complicité de la Turquie avec l’État islamique). Nul ne peut croire que cela ait pu se faire sans la totale complicité du gouvernement islamiste dictatorial de M. Erdogan dont les polices et douanes surveillent étroitement les ports susceptibles d’abriter pareils navires et trafics.
-
Bernard Antony : Comment imaginer de surcroît que des convois de centaines de tonnes d’armes et munitions aient pu circuler sur les routes turques jusqu’à ces ports ? La réalité, c’est que, avec l’Arabie Saoudite et le Qatar, la Turquie a soutenu l’État islamique dit « Daesch » dès ses débuts. La vérité, c’est que ses condamnations ultérieures et quelques escarmouches ne sont que rideaux de fumée pour dissimuler la persistance de sa complicité avec cet État", conclut Bernard Antony.
-
Alain Chevalérias :
-
Alain Chevalérias : "La Turquie est encerclée par des pays dont l’hostilité ne cesse de croître contre elle : la Russie et la Syrie d’une part, l’Iran d’autre part, sans oublier l’ennemi génétique, la Grèce. Kurde, émanant de ­Daech ou de l’extrême gauche, le terrorisme est omniprésent. De plus, la valeur de la monnaie ne cesse de faiblir et les touristes se font de plus en plus rares craignant pour leur sécurité. Pour tout arranger, la guerre pointe à nouveau à l’est, en pays kurde, et au sud dans une Syrie embrasée. Rappelant celle d’autres pays acculés au XXe siècle, la réponse de Recep Tayyip Erdogan, le Président turc, inquiète quelques-uns dans les bureaux de l’Union européenne. Il renforce son pouvoir, flatte l’orgueil turc jusqu’à tomber dans l’ultranationalisme et se sert de sa religion pour légitimer sa soif de gloire.
-
Alain Chevalérias : Pour sa position à la tête du pouvoir, il veut transformer le système parlementaire en régime présidentiel. Le 5 mai, il forçait à démissionner le Premier ministre Ahmet Davutoglu pour le remplacer par un partisan plus inconditionnel. Le 20 du même mois, sous son inspiration, le Parlement turc votait un projet de réforme sur la levée de l’immunité des députés. Visés, les députés du parti kurde. Mais un train peut en cacher un autre ! Comme le ­vote du Parlement l’autorise à organiser un référendum sur l’immunité des députés, tout indique qu’Erdogan en profitera pour introduire une proposition de changement du statut présidentiel en faveur de son renforcement. Côté ultranationalisme, il ressort les costumes froissés de l’Empire ottoman que l’on croyait oubliés dans les placards de l’Histoire.
-
Alain Chevalérias : Le 29 mai, avec une pompe toujours renouvelée, il faisait célébrer l’anniversaire de la prise de Constantinople par les tribus turques en 1453, comme il en a pris l’habitude quand, dans les années quatre-vingt-dix, il n’était que maire de cette ville devenue Istanbul sous les Ottomans. Or, la chute de Constantinople fut un bain de sang. Surtout, la destruction d’un empire symbole de l’Occident, Byzance, et le début de l’éradication des chrétiens de l’Anatolie, la Turquie actuelle, où ils ne représentent même plus 0,5 % de la population. Un peu comme si nous fêtions tous les ans avec faste et arrogance les massacres accompagnant la prise de Jérusalem par les Croisés ou la défaite d’Abd el-Kader devant les troupes françaises. L’instrumentalisation de l’islam à des fins de pouvoir apparaît cependant comme l’axe le plus menaçant de l’offensive d’Erdogan.
-
Alain Chevalérias : Le 28 mai, dans un discours prononcé en plein pays kurde, il accusait l’opposition de cette ethnie d’athéisme et appelait ses « frères kurdes croyants, pieux et vertueux » à prendre les armes aux côtés du gouvernement turc. Certes, nombre de Français l’auraient trouvé moins critiquable quand, le 5 juin, il invitait les femmes turques à avoir au moins trois enfants ou quand, quelques jours plus tôt, il vilipendait la contraception au nom de l’islam. « Ce que dit mon Dieu, ce que dit mon cher prophète, nous irons dans cette voie », dit-il avant de préciser : « Les familles fortes mènent aux nations fortes ». Dans un pays passé de 68 millions d’habitants, en 2000, à 79 millions en 2015, on saisit que la politique nataliste du Président turc a des objectifs plus terre à terre que religieux.
-
Alain Chevalérias : Or, l’on sait qu’Erdogan tempête pour obtenir l’entrée sans visas des Turcs en Europe. Leur installation sans contrôle en somme. Il faut aussi savoir que 220 millions de turcophones peuplent les pays qui vont de l’Ouzbékistan à la Bulgarie. Depuis une loi votée en 1934, la nationalité leur est acquise en Turquie sur simple demande. S’il n’est pas toléré en Europe de parler d’invasion en matière d’immigration, c’est pourtant bien ce qu’Erdogan semble projeter chez nous. Alors, à la veille d’un référendum sur le Brexit, la sortie de la Grande-Bretagne de l’Europe, nous préparons-nous à échanger les « British » contre des Turcs sous une simple pression migratoire ? Pour Erdogan, le sultan conquérant, la prise de Paris et de Berlin, même symbolique, ne saurait sans doute tarder", conclut Alain Chevalérias.
-
Michel Garroté

source : http://www.bernard-antony.com/2016/06/nouvelle-preuve-de-la-complicite-de-la.html
-
http://islamisation.fr/observatoire-islamisation/erdogan/
-
http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html
-
-

5 commentaires

  1. Posté par rikiki le

    à jeanda, commentaires parfaitement corrects. >Il ne manque que l’adhésion de la Turquie dirigée par un dictateur pour couronner le tout et ouvrir les vannes de la croisade à l’envers!!!

  2. Posté par VIvi le

    Autre question : Malgré tout cela, la Turquie fait toujours partie de l’OTAN … Pourquoi l’OTAN, dont les US/ Obama ne réagit- il pas ? (sanctions, ou met dehors la Turquie à grandes pompes de l’OTAN ?,…)

  3. Posté par JeanDa le

    @André Verk: Oui Monsieur Verk, vous avez parfaitement raison !
    Le problème n° 1 c’est nos gouvernants (naïfs*, obtus*, complaisants*, stupides*, endormis*, imbéciles*, immatures*, insensés*, corrompus*, arrogants*, bienpensants*, incapables*, contaminés*, traîtres*, vendus*, inconscients*, débiles*, ignares*, menteurs*, inconsistants*, incohérents*, insignifiants*, illogiques*, incompétents*, irresponsables*, … )
    (biffez ce qui ne convient pas … ou ne biffez rien du tout).
    Erdogan ne serait pas un problème si on l’avait laissé à sa place : EN DEHORS de l’Europe.

  4. Posté par Nicolas le

    A.V. C’est tellement évident que cela échappe à certains …

  5. Posté par André Verk le

    Erdogan étant le Président de la Turquie, je ne vois pas en quoi il est « notre » problème et encore moins le « numéro 1 ».
    Le problème, pour chaque pays, est TOUJOURS et PARTOUT son propre Gouvernement, fonctionnant comme une mafia (extorsion de la fortune des citoyens contre protection) et non-soumis aux lois qu’il impose à ses sujets (même s’il se proclame à leur service et qu’il en est lui-même, selon la Constitution, le sujet).
    Actuellement en Europe, ces Gouvernements n’assurent même plus la protection ni des frontières, ni de l’économie, ni des citoyens, ni de l’environnement.
    Notre problème numéro un, à nous Européens et en particulier à nous Suisses, est donc le nombre bien trop élevé de citoyens soutenant ces Gouvernements et s’opposant à leur démise immédiate pour trahison, selon les propres lois de chaque pays.
    Erdogan est en effet le problème du peuple turc et s’il en est un pour nous c’est parce que nous autorisons nos Gouvernements à travailler avec lui au lieu de le boycotter comme le voudrait le bon sens.

Et vous, qu'en pensez vous ?

Poster un commentaire

Votre commentaire est susceptible d'être modéré, nous vous prions d'être patients.

* Ces champs sont obligatoires

Avertissement! Seuls les commentaires signés par leurs auteurs sont admis, sauf exceptions demandées auprès des Observateurs.ch pour des raisons personnelles ou professionnelles. Les commentaires sont en principe modérés. Toutefois, étant donné le nombre très considérable et en progression fulgurante des commentaires (259'163 commentaires retenus et 79'280 articles publiés, chiffres au 1 décembre 2020), un travail de modération complet et exhaustif est totalement impensable. Notre site invite, par conséquent, les commentateurs à ne pas transgresser les règles élémentaires en vigueur et à se conformer à la loi afin d’éviter tout recours en justice. Le site n’est pas responsable de propos condamnables par la loi et fournira, en cas de demande et dans la mesure du possible, les éléments nécessaires à l’identification des auteurs faisant l’objet d’une procédure judiciaire. Les commentaires n’engagent que leurs auteurs. Le site se réserve, par ailleurs, le droit de supprimer tout commentaire qu’il repérerait comme anonyme et invite plus généralement les commentateurs à s’en tenir à des propos acceptables et non condamnables.

Entrez les deux mots ci-dessous (séparés par un espace). Si vous n'arrivez pas à lire les mots vous pouvez afficher une nouvelle image.