Après Obama, Trump?, de Guy Millière

Francis Richard
Resp. Ressources humaines

"Passées quelques apparences et quelques pôles de fécondité, et bien qu'elle soit toujours la première économie du monde, l'économie américaine se porte mal.", écrit Guy Millière, dans Après Obama, Trump?

 

Comme dirait Frédéric Bastiat, il y a ce qu'on voit: Une amérique riche, parfois très riche. Sur la côte californienne, dans le Nord-Est, à Boston, à Chicago, à Houston, à Phoenix:

- "il existe des milliardaires et des millionnaires en dollars, une upper middle class qui préserve un haut niveau de vie"

- "il existe des entreprises puissantes, dynamiques, innovatrices, des universités renommées dans le monde entier et dont les départements d'économie, de gestion des affaires ou des sciences exactes sont des pôles d'excellence sans équivalent ou presque sur la surface de la Terre"

 

Et il y a ce qu'on ne voit pas:

- "la pauvreté a gagné du terrain sous Barack Obama, beaucoup de terrain, et les chiffres officiels l'indiquent": 38 millions de gens classés officiellement pauvres ou très pauvres fin 2008, 46 millions fin 2015

- la grande "middle class" se désagrège

- un nombre de salariés fin 2015, 122 millions, à peine supérieur à celui de fin 2008, alors que la population a augmenté de 15 millions: "cent deux millions d'Américains en âge de travailler ne travaillent pas"...

 

Les mêmes causes produisent les mêmes effets. Comme dans l'Union européenne, où le Brexit apparaît comme un sursaut contre le déclin auquel conduisent les eurocrates, les raisons de la maladie américaine, où se creusent les inégalités, propres aux régimes totalitaires et autoritaires, ont toutes à voir avec l'étatisme et l'État-providence:

- le taux d'imposition des entreprises, 39%, n'a certes pas changé en sept ans, mais il reste le plus élevé du monde occidental et, avec Barack Obama, il n'y a plus d'échappatoires, sauf pour les très grandes entreprises...

- depuis 2009, "l'ajout de règles et de normes s'est accéléré, et règles et normes sont devenues écrasantes", particulièrement dans le secteur bancaire et l'environnement

- les coûts de l'énergie "se sont accrus très vite ces dernières années" du fait, justement, de l'obligation de réduire les émissions de CO2, de l'abandon de constructions de barrages et de centrales nucléaires, en dépit de l'augmentation de la production de pétrole et de gaz de schiste

- l'obligation de s'assurer contre la maladie (Affordable Care Act, voté en 2010) suivant des "contrats-types prédéfinis avec le même niveau de protection, et le même coût, quelque soit l'âge, le sexe ou les conditions de santé préalables de la personne souscrivant une assurance" a eu pour conséquence des suppressions d'emplois dans les plus petites entreprises en raison des coûts prohibitifs engendrés

- la mise sous contrôle de grandes entreprises, "en interdépendance avec le gouvernement", qui agissent dès lors "en collusion avec le gouvernement", ce que des auteurs libéraux appellent économie de connivence

- l'augmentation sous Obama de la redistribution, sous toutes ses formes: "la redistribution, qui ne concerne pas que les pauvres ou ceux qui glissent vers la pauvreté, mais aussi les plus riches, puisque pour de grandes entreprises, elle peut s'appeler élimination des concurrents, subventions, ou commandes gouvernementales et entre dans une catégorie qui s'ajoute au welfare, redistribution sociale, et reçoit le nom de corporate welfare, redistribution en direction des grandes entreprises" , ce qui "fait tomber davantage d'argent dans les caisses du parti démocrate"

- l'endettement public a plus que doublé sous Obama etc.

 

A cela il faut ajouter que:

- l'insécurité a augmenté: des tueries plus nombreuses ont eu lieu, et toutes dans les gun free zones, "des lieux où le port d'armes est interdit"...

- les principes institutionnels ont été érodés: abus de pouvoir de la part du Président vis-à-vis du Congrès (executive orders, traités baptisés accords, guerres engagées sous le nom d'opérations militaires etc.), procédures fiscales contre des opposants (par exemple: harcèlement contre les dirigeants des tea parties), naturalisations d'hispaniques bénéficiaires de redistribution sociale pour gonfler le vote démocrate et changer la majorité dans les swing states , etc.

 

Le lecteur intéressé lira avec profit l'analyse que fait Guy Millière de la politique extérieure de Barack Obama. Elle est aussi désastreuse et calamiteuse que sa politique intérieure pour l'avenir des Etats-Unis, surtout si, comme lui, il considère que "l'hégémonie américaine a permis qu'un ordre du monde fonctionne":

"Cet ordre du monde est né de la victoire sur des tentations totalitaires, des actes génocidaires, des crimes sans nom. Il a endigué d'autres tentations totalitaires et les a vaincues à leur tour. Il a permis tout ce que la mondialisation a eu de fécond: des centaines de millions d'être humains tirés de l'extrême misère, des inventions extraordinaires, des réseaux planétaires, le web."

C'est pourquoi il s'interroge: "Que deviendra le monde si cet ordre du monde déjà fracturé se brise encore davantage?"

 

Le mardi 8 novembre 2016, le successeur d'Obama sera élu. En sera-t-il le continuateur? Si c'est le cas "les détériorations qu'Obama a enclenchées ou approfondies aux Etats-Unis continueront et se feront plus graves, plus flagrantes. Les dégâts créés par Obama à l'échelle planétaire se feront plus aigus."

 

Qui, côté républicain, incarne aujourd'hui la possibilité d'une tentative de redressement des Etats-Unis? Après le rejet du candidat de l'establishment républicain, Jeb Bush, après l'élimination de Marco Rubio, puis de Ted Cruz, ne reste que Donald Trump...

Aux primaires, les électeurs républicains l'ont choisi majoritairement:

- parce qu'il est très riche et ne peut être acheté par quiconque

- parce qu'il tient un discours net, tranché, politiquement incorrect

- parce qu'il est un homme à poigne

- parce qu'il a le sens du leadership

- parce qu'il a prouvé qu'il savait s'entourer de collaborateurs compétents

- parce qu'il n'est pas strictement conservateur

- parce qu'il est porteur de quelque chose de plus essentiel que les petites phrases prononcées par lui qu'ils ont pu désapprouver etc.

 

En tout cas les priorités de Donald Trump s'il est élu sont:

- "remédier à l'immigration illégale"

- "mettre fin à l'existence des "villes sanctuaires"" (villes démocrates où les immigrants illégaux coupables de crime ne sont pas poursuivis)

- "redynamiser les entreprises et la création d'emplois par une baisse des impôts et une déréglementation"

- "rétablir l'ordre et la sécurité en mettant fin à la dévalorisation de la police"

- "remplacer l'Affordable Care Act par une loi permettant une pleine ouverture à la concurrence entre assureurs sur tout le territoire"

- "refaire de la justice une justice impartiale et efficace digne des Etats-Unis."

Donald Trump sera-t-il désigné candidat républicain? L'establishment républicain fera tout pour s'y opposer. Sera-t-il élu président? Même réponse.

 

Quel que soit le résultat des élections américaines, Guy Millière garde bon espoir:

"La lame de fond [qu'incarne aujourd'hui Donald Trump] n'est, à ce jour, pas brisée. Le redressement est possible.

Si la lame de fond devait être brisée, le redressement prendra du temps, beaucoup de temps. Il ne sera pas devenu impossible. L'idéal restera. La braise sera sous la cendre."

 

Francis Richard

 

Après Obama, Trump?, Guy Millière, 102 pages, La Maison d'Edition

 

Livres précédents:

La Septième dimension Cheminements (2009)

Le désastre Obama Tatamis (2012)

Face à l'islam radical David Reinharc (2012)

L'islam radical est une arme de destruction massive David Reinharc (2013)

L'Etat à l'étoile jaune Tatamis (2013)

Voici revenu le temps des imposteurs Tatamis (2014)

 

Publication commune LesObservateurs.ch  et Le blog de Francis Richard

4 commentaires

  1. Posté par Pierre H. le

    Monsieur Verk a raison. Par exemple, l’ONU a été créée sous l’impulsion des Rockefeller qui bien sûr n’étaient pas autour de la table des négociations. Trop voyant. Par contre, deux de leurs avocats y étaient. Le but de l’ONU était de préserver les intérêts pétroliers des Rockefeller sur la planète. Et savez-vous pourquoi les Américains sont entrés en guerre contre les Japonais ? Pearl Harbour n’a été qu’une manipulation prétexte. En fait, les Japonais commençaient à squatter les réseaux pètroliers de Rockefeller en Chine et à se servir. Il fallait donc les stopper. Ah, la vraie histoire de dans les coulisses et l’histoire officielle, quelle différence !!! J’espère que Trump, s’il est élu, va purger tout ça bien que je ne vois pas trop comment il peut faire. Ceux qui ont essayé sont au cimetière.

  2. Posté par André Verk le

    « – la mise sous contrôle de grandes entreprises, « en interdépendance avec le gouvernement », qui agissent dès lors « en collusion avec le gouvernement », ce que des auteurs libéraux appellent économie de connivence. »
    Exactement ce que Benito Mussolini appelait « fascisme » et qui serait, à l’époque actuelle, du « national fascisme », le globalisme étant sans conteste un « international fascisme ».
    Et c’est pourquoi Donald John Trump ne se bat pas uniquement contre les globalistes, ou fascistes internationaux, gouvernant les USA, mais également contre l’ONU et toutes les autres organisations à lettres (FMI, UE, WEF, etc…) prétendant permettre à une élite de psychopathes de gouverner le monde sans l’aval et contre la volonté de ses habitants.
    Ainsi bien entendu que contre tous leurs collaborateurs au sein des Gouvernements, de la presse, de l’art et des militants politiques et religieux partout dans le monde, raison pour laquelle cet homme est détesté, car craint, par tous les hypocrites de la planète.

  3. Posté par Pierre H. le

    Monsieur Millière rêve d’une Amérique qui n’existe pas et qui n’a jamais existé… Elle pourrait éventuellement exister en tant que démocratie dans un futur plus ou moins lointain.

  4. Posté par George Soros le

    Excellent texte, Bravo !

Et vous, qu'en pensez vous ?

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