Après le Brexit, les masques tombent

Stéphane Montabert
Suisse naturalisé, Conseiller communal UDC, Renens

Il n'aura fallu qu'une semaine après un scrutin fatidique pour que la donne change au sein de la construction européenne. De nombreuses illusions sont tombées - sur la démocratie, le sens du projet européen, et les valeurs dont se réclament les élites.

Voici un petit tour d'horizon de l'hypocrisie ambiante et de ce qui attend l'Union Européenne.

Démocratie à géométrie variable

Le Brexit a sans aucun doute libéré la parole, mais pas dans le sens où on aurait pu l'entendre. Le grand public du continent eut donc la joie de découvrir des facettes inédites des médias et d'élites mécontentes du résultat, s'adonnant ouvertement aux manœuvres les plus cyniques sans la moindre retenue.

keep-calm-and-vote-for-brexit.pngOubliés la majorité de citoyens ayant voté pour le Brexit! La parole ne fut jamais donnée qu'aux vaincus du jour, et si par malheur un micro s'égarait devant un partisan du Brexit, ce serait pour lui faire dire qu'il avait peur, regrettait son vote, et finalement n'avait pas vraiment souhaité tout cela. Sur Sott.net, un article hilarant intitulé Brexitinérance nous dévoile preuves à l'appui les quatre étapes suivies par l'ensemble des rédactions francophones du continent: "Tout le monde a perdu" ; "Ils ne savent pas ce qu'ils font" ; "Les pro-Brexit regrettent déjà" ; et enfin, "Et si on revotait?"

Évidemment, en cas de victoire du Remain, on ne serait pas plus allé chercher des indépendantistes du Pays de Galles que des pro-européens soudainement pris d'un doute. Tout est dans le résultat.

Derrière ce traitement médiatique hallucinant pour contourner le résultat des urnes, la perspective d'un deuxième vote n'est qu'une hypothèse de travail parmi d'autres. Le Parlement écossais cherche à opposer un veto. On conseille au gouvernement britannique de se retrancher derrière le caractère "purement consultatif" du référendum. De repousser sine die le déclenchement du fameux article 50 entérinant le départ du Royaume-Uni de l'UE.

Bien entendu, ce déni de démocratie est assorti de toutes les excuses possibles ; le camp du Brexit aurait menti, dépassé ses prérogatives, n'était pas prêt à assumer la victoire. Un jour, Boris Johnson n'est qu'un "ambitieux" faisant campagne pour avancer sa carrière ; le lendemain, il devient un "lâche" en renonçant à postuler comme futur Premier Ministre. Toutes les décisions et toutes les circonstances sont portées au passif du Brexit.

Jean-David Sichel, juriste, s'émeut de ces manœuvres dans Le Figaro en pointant les contradictions du camp Remain. Qui n'a jamais employé de slogan simplificateur dans une campagne politique? Libération rêve d'une oligarchie éclairée au lieu du vote démocratique, mais monte sur les barricades lorsqu'il s'agit de lutter contre l'adoption via le 49.3 d'un projet de loi en France. David Cameron est pointé du doigt comme l'artisan de l'échec alors que l'Europe a boudé ses propositions de réforme. On reproche aux "xénophobes" le résultat mais en refusant de tirer le moindre lien avec la politique d'accueil lancée par Mme Merkel...

Dernière approche, et non la moindre, il faudrait changer les règles de la démocratie elle-même. L'abolir pour donner le pouvoir à une caste éclairée, par exemple. Les moins extrêmes suggèrent tout de même plus de poids pour les "jeunes", qui ont voté dans le bon sens sur ce scrutin, une majorité qualifiée à 60%, une participation de trois quarts des électeurs pour valider le résultat... D'autres enfin, sans doute nostalgiques des guerres de sécession, visent la piste institutionnelle: supprimons tout simplement l'article 50 permettant de quitter l'Union Européenne et les problèmes seront réglés!

Tous ces gens se comportent en parfaits fascistes mais ils n'ont même plus assez de recul pour s'en rendre compte.

Le véritable projet européen se dévoile

L'Europe doit-elle redevenir l'espace de libre-échange qu'elle était au début des années 80, ou pousser plus avant le long du chemin de l'intégration jusqu'à devenir le fameux super-État dont rêvent les étatistes de tout poil?

Le départ du Royaume-Uni, fervent adepte de la première solution, est effectivement une mauvaise nouvelle pour le camp libre-échangiste. Les étatistes se sentent pousser des ailes, incapables de comprendre que leur vision a précisément contribué à faire fuir les Anglais et en fera fuir d'autres. Des documents de travail commencent à filtrer dans la presse - mais sont rapportés uniquement dans les journaux anglais comme l'Express ou le Daily Mail. Ne comptez pas sur les médias du continent pour faire le moindre travail d'information.

Comme le rapporte l'Express, la solution préconisée pour sortir de la crise existentielle de l'Europe post-Brexit consiste à concrétiser un plan prévu de longue date pour fusionner tous les pays du continent en un seul super-Etat. La proposition, radicale, demandera aux pays de l'Union de renoncer au droit de posséder leur propre armée, à leur code pénal, à leur système de taxation et à leur banque centrale, toutes ces prérogatives étant désormais transférées à Bruxelles.

Selon le Daily Express, ce rapport de neuf pages aurait "suscité un outrage" auprès de certains leaders de l'UE en prenant connaissance. Le Ministre tchèque Lubomír Zaorálek aurait exprimé des réserves contre la politique de sécurité commune ; Lorenzo Condign, l'ex-ministre du trésor italien, aurait quant à lui affirmé que ce plan était trop ambitieux pour une Europe en proie à la crise interne actuelle (notez bien qu'il ne dit pas qu'il était contre).

Les prochains mois seront critiques alors que l'agitation politique est à son comble. L'époque est propice à des ajustements de grande ampleur qui définiront le futur des institutions européennes. La volonté de centralisation est d'autant plus forte que les autorités de Bruxelles entendent aller vite, prenant de vitesse les mouvements eurosceptiques de plusieurs pays de l'Union avant leur accès au pouvoir.

Prochaine étape, la crise

Le Royaume-Uni est perdu pour l'Europe. Reste à le lui faire payer.

Nous en avons un aperçu grâce à la vidéo de la première intervention post-référendum de Nigel Farage, le bouillant leader du UKIP, devant le Parlement européen (les sous-titres en anglais sont disponibles dans les paramètres).

Cette séquence a valeur de témoignage non à cause des propos tenus par le leader du UKIP mais bien par la réaction de l'assemblée. Malgré son style corrosif, M. Farage ne demande rien d'autre qu'un comportement constructif de la part des autorités de l'UE face au futur départ du Royaume-Uni. Le Parlement Européen n'est certes qu'un théâtre de marionnettes au sein des institutions européennes, mais reste emblématique de l'humeur qui règne à Bruxelles.

L'hostilité est palpable. La bronca des parlementaires survient à chaque fois que M. Farage évoque la possibilité d'une future entente cordiale profitable entre l'UE et le Royaume-Uni. Il a beau rappeler qu'un conflit commercial endommagerait autant, voire davantage, l'industrie européenne que son pays, l'assemblée n'en a cure. Elle réclame vengeance.

Les parlementaires européens n'ont que faire de l'économie privée. Pour la plupart, ils n'y ont jamais mis les pieds de toute leur vie. Le sort des ouvriers automobiles d'Allemagne leur importe donc peu, et bien moins que l'idée de pénaliser l'économie anglaise à titre de rétorsion. Nous avons finalement un aperçu de la trajectoire du prochain divorce entre le Royaume-Uni et l'Union Européenne: côté européen, on œuvrera à provoquer une crise économique pour punir le Royaume-Uni en faisant porter le blâme au Brexit, peu importe ce que cela coûte au reste de l'Union Européenne.

Le Brexit et la crise économique qui lui succèdera seront érigés en exemple de ce qui attend les populations qui votent mal - un avertissement adressé tant aux citoyens mécontents qu'à des dirigeants qui oseraient leur poser la question de leur avenir au sein d'une Union Européenne toujours plus centralisée.

 Stéphane Montabert - Sur le Web et sur Lesobservateurs.ch, le premier juillet 2016

8 commentaires

  1. Posté par lucie le

    @ Burnand, attention toutefois, l’armee europeenne (EUROFOR) est sous l’autorite de l’Otan USA et ne defend que la zone Schengen, pas les nations, elle vise a proteger les migrants et non pas les peuples d’Europe…

  2. Posté par didier le

    Vous vous demandiez, peut-être, pourquoi l’Allemagne et donc l’Union Européenne, mais aussi nos bougres d’ânes de socialistes français, étaient pour l’arrivée massive de réfugiés, non ? Ben voyons, on vous l’a expliqué pourtant:  » Pour nous l’accueil, c’est Oui ! « ,  » Refugees, Welcome « ,  » Benvenido  » et  » Bienvenue chez nous « . Okay, n’allez pas croire qu’il n’y ait que de l’humanisme et de la charité socialiste bien ordonnée dans cette volonté d’accueillir toute la misère du monde. Nous le savons aussi, l’Allemagne, en plein déclin démographique, contrairement à la France, a besoin de chair fraîche bon marché pour faire tourner ces usines; elle vient de nous piquer la place de premier partenaire économique avec les USA, faut pas faiblir, s’agit pas de la reperdre.

    Ce que l’on ne nous a pas dit, en tout cas pas ouvertement, c’est que les réfugiés, c’est bon pour la croissance ! Oui, oui, et ce n’est pas moi qui le dit, c’est un spécialiste économique de première bourre, commissaire européen à l’économie, ou au commerce, je ne sais plus, j’ai nommé Pierre Moscovici ! Interrogé par un très grand journal de renommée provinciale, Le Républicain Lorrain, il a déclaré, je cite:  » Cela peut étonner, et je sais que bien d’autres paramètres sont à prendre en compte… Mais oui, les dépenses publiques en faveur des réfugiés ont un effet de relance sur l’économie européenne. Nous l’avons chiffré en novembre dernier à 0,2 à 0,3 point, sur 2 ans, sur la croissance de l’Union, voire 0,4 à 0,5 point dans les principaux pays d’accueil, comme l’Allemagne.  »

    Vous avez compris ? Les réfugiés, c’est bon pour la croissance. Ça coûte un max, mais c’est pas grave, c’est pas cher, c’est l’Etat qui paie. Les Teutons, okay, ils ont les moyens, nous… Mais c’est bon pour la croissance, ce sont des bouches à nourrir, à financer, à héberger, à soigner, à éduquer, à former – d’ailleurs les Allemands ont créé spécialement pour eux, histoire qu’ils forniquent correct, un site internet d’éducation sexuelle, visitez-le, c’est tordant – à faire travailler, etc… c’est du pognon qui circule, de la consommation, de l’investissement… c’est bon pour la croissance ! CQFD. Prenez des refugees, et vous verrez, plus vous en prendrez et plus vous accroissez les chances pour l’économie de redémarrer. Et une croissance qui redémarre, ce sont des gens et des politiciens heureux.

    Et puis si d’aventure, vous n’étiez pas convaincu, si d’aventure l’arrivée massive et la présence de ces Chances pour l’Europe, et donc pour la France, vous escagassait un brin, sachez que l’Union, elle s’en tape de votre escagassement, elle a tout prévu. Il a fallu qu’un journal plutôt sérieux, The Financial Time, révèle le truc (puisqu’aucun média français ne s’est donné la peine de le faire): La Commission Européenne dont Moscovici fait partie propose de faire payer une amende de 250 000 euros par réfugié à chaque pays de l’Union qui refuserait d’assumer son quota ! 250 000 euros ! Autrement dit et si le projet de résolution aboutit, admettons que la France ne prenne que 25 000 réfugiés sur les 30 000 imposés, elle (enfin le contribuable) devra payer à Bruxelles une amende de 125 000 000 d’euros (si mon compte est bon, y a tant de zéros…) ! 125 millions ! Ou peut-être bien, à la réflexion, 1 250 000 000 d’euros, 1,25 milliard ! ( veuillez vérifier l’addition avant de payer, merci ). Peu importe, nous avons les moyens et l’Union a les moyens de faire raquer les pays récalcitrants ! Ce serait tout de même con de devoir payer une méga-prune pour avoir refusé quelques pouièmes de croissance, non ?

    Vous l’aurez compris: les réfugiés, c’est bon pour la croissance, tu l’acceptes ou tu payes !

    Allez, sur ce, bonne soirée à tous les contribuables, même en Socialie.

    ( NB: Pour les plus curieux qui auraient pris le temps de lire l’article du Républicain Lorrain, on aura noté qu’au passage Moscovici en profite pour mettre deux claques à Macron:  » L’avenir est dans la rénovation de la pensée sociale-démocrate, pas dans la constitution d’une force « ni droite ni gauche » aux contours un peu flous  » )

  3. Posté par Burnand le

    L’UE a été bien trop interventionniste dans les moindres détails ou presque des pays en faisant partie. Elle n’aurait jamais dû créer l’EURO qui a énormément appauvri la plupart des peuples. Ni exiger la libre circulation qui est malhonnête et qui a creusé le mécontentement des gens. Il fallait être stupide pour penser que les gens ne viendraient pas dans les pays (autrefois) prospères. Que chaque pays retrouve sa propre monnaie, ses propres valeurs, ses propres gens, et que l’UE soit là uniquement pour les décisions concernant l’armée donc la défense commune.

  4. Posté par Landoni le

    magnifique et honnête analyse bien documentée mettant juste en garde de la situation d’une gravité extrême pour tous les peuples des pays membres de l’UE. Ce déni total et machiavélique de démocratie et la mise en place d’une dictature sans pareille dans l’Histoire à cette échelle. Merci à vous de cet éclairage…A nous de prendre nos responsabilités…..

  5. Posté par Bergeon le

    L’Europe profite seulement aux élus et aux fonctionnaires (et ils sont des dizaines de milliers à Bruxelles) qui se goinfrent sur le dos des peuples. Ces gens là sont prêts à tout pour garder leurs privilèges (quitte à changer les peuples par l’immigration de masse ce qu’ils font sans vergogne). L’Europe on en veut plus !

  6. Posté par Jacques le

    Excellente analyse.Suite au Brexit, les masques sont tombés. Dans la même ligne, j’incite tout lecteur intéressé -et maitrisant la langue de Goethe- à se procurer via Amazon l’excellente et récente analyse suivante:
    « Völkerwanderung », de Vaclav Klaus et Jiri Weigl
    Elle est concise et convaincante. Ce ne sont ni la NZZ ni LeTemps qui feront de la pub pourcet écrit remarquable !

  7. Posté par didier le

    L’EUROPE : UNE VRAIE DICTATURE
    Le traité de Lisbonne est illégal et illégitime

    La Communauté Européenne n’a plus de fondement ni de légalité après les refus français, néerlandais et irlandais depuis le 13 décembre 2007 : on nous a ressorti ce traité modifié (sans la Charte des droits fondamentaux) à Lisbonne. OUI, ce traité est illégal ! De plus, l’adoption du traité de Lisbonne est ANTICONSTITUTIONNELLE !

    Ce « traité modificatif » du précédent TCE devait être ratifié de façon unanime par les Douze Etats européens pour être valide. Obstinément anti-démocratique, Nicolas Sarkozy n’a pas dédaigné passer par la voie référendaire (il avait peur d’être désavoué comme Chirac l’a été en juin 2005) et l’a fait ratifier par la voie parlementaire. Ainsi, le pouvoir absolu en France, chaque jour plus autoritaire, veut priver les citoyens de leur droit imprescriptible de décider de leur avenir. Il a même fallu modifier la Constitution française, le 4 février 2008 à Versailles. On nous l’a déjà changée 23 fois ! Les Français fidèles à la souveraineté populaire et nationale, républicaines et progressistes, n’ont pas de Parlement pour le défendre. Quand la voix des Français est ainsi muselée, et que le chef d’Etat se conduit en dictateur, la classe politique devrait réagir.

    Nouvel échec en 2008, mais l’Union Européenne a fait revoter les Irlandais, les seuls qui n’avaient pas ratifié ! Après celui de la France, le Non du peuple irlandais au « nouveau » traité européen a mis en échec les protagonistes de l’Europe de l’économie de marché et du néolibéralisme. Il n’y a pas eu d’accord unanime, comme cela se doit en Europe. On a donc un coup de force totalitaire, et on nous ment sans cesse. La preuve :

    1. On nous a menti (€ 56 millions dépensés en propagande mensongère) car ce traité reprend les principes de celui rejeté en 2005 par les Français. Citons, par exemple, l’article 105, maintenu dans ce Traité, sur le fonctionnement de l’Union européenne, qui affirme «le principe d’une économie de marché ouverte où la concurrence est libre et non faussée». De plus, pour éviter toute fausse interprétation, le protocole n°6 indique «le marché intérieur tel qu’il est défini à l’article 3 du traité sur l’Union européenne comprend un système garantissant que la concurrence n’est pas faussée». Or, cet article 3 porte justement sur les objectifs de l’Union. C’est ainsi que la concurrence non faussée est réintroduite là où elle semblait avoir disparu. De plus, il y a des nouveautés qui sont anti-laïques car notre droit ne se fonde pas sur «l’héritage religieux».
    2. Il y a des restrictions au droit à la vie privée des citoyens, car il n’est plus garanti «hors de l’espace européen», pour prendre l’avion… mais aussi au sujet des données bancaires : on l’a vu avec l’affaire SWIFT.
    3. La Charte européenne n’est pas «une avancée», comme on le prétend et le Parlement européen n’a pas de pouvoir législatif, c’est la Commission qui a l’initiative. Il n’y a pas séparation des pouvoirs, ce n’est pas démocratique.
    4. On y a introduit en douce l’AMI, c’est la fin des services publics. Ce sont des méthodes anti-démocratiques !

    « Le Bureau politique des commissaires européens pousse systématiquement ce qui devait être une simple association économique d’États européens démocratiques vers une dictature au pouvoir centralisé (le pseudo-Parlement n’étant que décoratif) pesant sur les États membres, selon le modèle communiste (Comité central) » …Suite.

    L’adoption du traité de Lisbonne ôte au peuple toute souveraineté.
    Déjà pour le référendum du Traité de Maastricht, notre Constitution fut révisée en 1992, et le 25 janvier 1999 pour y ajouter des dispositions permettant de ratifier le traité d’Amsterdam.
    Le 25 mars 2003, avec la révision pour le mandat d’arrêt européen, la Constitution de la République a déjà été vidée de sa substance et une nouvelle révision l’achèverait le 1er mars 2005 pour le traité établissant une Constitution pour l’Europe ? Les grands commis de l’Etat nous ont trahis : (vidéo)
    Mais comme le peuple l’a refusé par referemdum en 2005, cette Europe constituée sans aucune légitimité ne vaut rien !

    L’information donnée par les médias sur ce traité établissant une Constitution pour l’Europe fut tendancieuse, avec leur discours pour la ratification de ce Traité de Lisbonne, niant la nature profondément destructrice des politiques néo-libérales qui sont menées en Europe depuis plus de 20 ans. Les annexes du Traité rendent caduque la Charte des droits fondamentaux. Proférant des contre-vérités («la politique pour l’emploi comme priorité», une «Europe indépendante et démocratique»), les tenants du oui n’ont pu donner de citations du texte pour argumenter. Ils tolèrent les inégalités en considérant qu’on ne peut se soustraire à « l’économie de marché » et au « libre-échangisme » (diktat nord-américain), mais la crise de l’euro prouve qu’il faut en sortir.

    C’est ce type de prise de position des gens de pouvoir que les citoyens ne supportent plus : l’argument d’autorité assené par des élites déconnectées des réalités sociales, sensée savoir ce qui est bon pour nous. Dorénavant, il n’est plus question de droite ou de gauche, mais de l’acceptation ou non des valeurs néo-libérales et de l’incapacité à proposer de véritables politiques économiques alternatives : cette réduction à une politique de stabilité des prix et des déficits publics limités à 3% que cherchait à constitutionnaliser le TCE, représente un carcan intolérable, vu l’étau dans lequel se trouve coincé l’Union Européenne au point de vue économique et monétaire. L’Union Européenne est manifestement une construction ratée.
    NICOLAS DUPONT AIGNAN demande à L’assemblée Nationale pourquoi le président de la République française signe un traité identique à celui refusé par la voix du peuple (video). Il n’a pas eu de réponse, il n’y en a pas aux bonnes questions et c’est la tyrannie qui règne…

    Nette confirmation du totalitarisme européen
    C’est un coup d’Etat constitutionnel

    Tous les gouvernements fédéralistes et tous ceux qui refusent la souveraineté populaire et qui avaient encensé le projet de constitution (V. Giscard d’Estaing, en tête), se déclarent plus que satisfaits du texte élaboré à Lisbonne. Ils ne cachent pas qu’ils y voient une revanche aux Non français et néerlandais de 2005. De leur point de vue, ils ont raison. Tous les traités signés depuis Maastricht, ceux d’Amsterdam, de Barcelone, de Lisbonne déjà, demeurent la pierre angulaire de la politique économique ultra-libérale et anti-sociale de l’Union européenne :

    La dictature du «marché», la «concurrence» accrue et non gênée par les services publics, la réduction des salaires et toute l’idéologie néo-libérale restent le fondement du nouveau traité, véritable reproduction du Traité de constitution européenne. Tous les peuples d’Europe en font les frais : le chômage, la pauvreté, la misère même, gagnent chaque année du terrain… car la crise s’installe ici et c’est sans issue.

    L’accord de Lisbonne permet d’accentuer le processus : par une centralisation accrue et un système de vote majoritaire au sein des instances qui serait imposé aux nations récalcitrantes. Les structures anti-démocratiques de la CE empêcheront tout changement, que ce soit dans la politique économique ou dans les institutions.

    Pire : Les citoyens d’Europe sont gouvernés par une élite de collaborateurs à la botte de Washington… selon les articles sur l’abandon de souveraineté des Etats européens et le passage à une nouvelle société féodale suscité par le Traité de Lisbonne (qui a remplacé la Constitution européenne)

    Le Comité Valmy qui considère que le traité de Lisbonne est illégal et illégitime publie ici l’analyse que Nicolas Fonclair nous à envoyée à ce propos.

    La constitution Européenne passe par la porte de derrière : Par 560 voix contre 181 voix le Parlement a voté contre la démocratie, contre le suffrage populaire issu du 29 mai 2005.

    60 % d’abstention aux élections au Parlement européen : vous avez la preuve que les gens n’ont pas confiance dans ces institutions européennes, et que la voie parlementaire n’est pas démocratique, car les députés ne défendent plus les gens. Mais que complotent-ils encore pour faire valider leur Traité à Lisbonne ? Alors qu’il n’y a pas d’unanimité pour ce traité, ils veulent contourner leurs règlements… c’est quand même la marque d’une malhonnêteté incroyable ! Le Traité européen est caduque, mais ils sont en train de comploter encore pour imposer leur dictature. Le totalitarisme européen, c’est ça qu’il faut combattre

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