Quand la lutte contre le populisme tient lieu de programme

Yvan Perrin
Ancien Conseiller national
post_thumb_default

Quand la lutte contre le populisme tient lieu de programme

Manifestement, l'avancée des force patriotes préoccupe grandement les camarades helvétiques. On finirait même par se demander s'il resterait quelque chose dans leurs programmes électoraux s'il n'y avait la bête immonde à combattre. Ce week-end en a encore apporté une remarquable illustration.

Dans le canton de Vaud tout d'abord, où le parti socialiste désignait sa troisième candidate pour les élections cantonales du printemps prochain. Ayant affirmé qu'une majorité de gauche constitue une garantie forte contre les sirènes du populisme qui ne sont jamais loin, y compris dans le canton de Vaud, Cesla Amarelle a obtenu la faveur de ses camarades dès le 1er tour. Ce faisant, ces derniers ont choisi une femme pour qui une personne en danger de mort dans son pays ne doit pas être renvoyée, même s'il s'agit d'un terroriste. Le programme de Dame Amarelle se résume donc en deux points, accueil en grand même pour les terroristes et lutte contre les populistes. Avoir pour ennemie une personne qui manifeste tant d'égards pour la mort aveugle ne risque guère de faire trembler les amoureux de la Patrie mais le choix de la rose est assez symptomatique. Alors que le canton de Vaud est régulièrement rappelé à l'ordre par Berne pour sa politique pour le moins laxiste en matière de renvois, c'est une femme hostile au principe même de l'éloignement qui est retenue.

Le mot maudit a aussi été prononcé à La Chaux-de-Fonds où ce qui reste des Verts tenait une assemblée générale. Là-encore, le parti a décidé de s'élever contre le populisme. Pour bien montrer leur détermination à lutter contre le fléau, les écologistes ont également recommandé le rejet du Fonds pour les routes nationales et le trafic d'agglomération. Ils l'ont fait dans les Montagnes neuchâteloises, là où depuis trop longtemps on étouffe dans les embarras de circulation, montrant à quel point le dogme l'emporte sur l'intérêt de la population.

Tout le problème de la gauche se trouve résumé dans ces quelques mots, le dogme l'emporte sur l'intérêt de la population. Après s'être longtemps auto-congratulées, les élites, forcément de gauche, démentent jusqu'à leur propre existence. C'est vrai qu'il y a urgence. Durant de trop longues années, ces guides suprêmes ont fait avaler accords et traités sans grandes difficultés à notre population. Aujourd'hui, l'électeur découvre quelques vices cachés qu'on lui avait soigneusement dissimulés. Les accords de Schengen ne sont pas aussi efficaces qu'on nous l'avait promis, les terroristes de tous poils circulant sans encombre en Europe et ailleurs. Les accords de Dublin sont maintenant combattus par leurs propres promoteurs qui en dénoncent l'application aveugle.

Au vu de cette situation, on pourrait se dire qu'une légère inflexion de la trajectoire pourrait figurer à l'ordre du jour, histoire de vérifier auprès de la population si les options retenues lui conviennent. Que nenni, bien au contraire !

Nous avons appris il y a peu par la bouche d'une porte-parole de la Commission européenne que les autorités suisses s'étaient rendues à Bruxelles pour prendre leurs instructions en vue de ne pas appliquer l'initiative limitant la libre-circulation. Non seulement les élites persistent et signent dans leur mépris du souverain mais elles sont désormais aux ordres de cet aéropage coupé du monde que seule la Suisse écoute encore. Il n'y a désormais plus guère à attendre du Conseil fédéral et de la majorité du Parlement, ils sont bien trop contents de complaire à Bruxelles. Le salut viendra une fois de plus de la population, en Suisse comme ailleurs. Après le désaveu infligé à Matteo Renzi en Italie viendra celui de la gauche française. Angela Merkel, celle qui a ouvert la porte à la destruction, verra elle-aussi son heure arriver. En attendant, dans moins d'une semaine, Donald Trump prendra place à la Maison Blanche. C'est un bon début.

 

 

La Côte-aux-Fées, le 15 janvier 2017                                  Yvan Perrin, président UDC-NE

 

8 commentaires

  1. Posté par Marie-France Oberson le

    la Constituante en décembre 1789.. suffrage censitère– (censitaire…évidemment!)

  2. Posté par Marie-France Oberson le

    @Brighitt :la Terreur,ce n’était pas le peuple de la Bastille de 1789! mais des députés de l’Assemblée nationale ,Robespierre et ses Montagnards (le groupe le plus à gauche et le plus anticlérical !.). qui prirent le pouvoir en août 1792. et les députés ne représentaient en rien le peuple car ils étaient élus par une « élite » celle qui payait des impôts , mode d’élection décidé par la Constituante en décembre 1789.. suffrage censitère–
    En instaurant le suffrage censitaire, les Constituants ont voulu faire preuve de prudence en ôtant le pouvoir politique à l’influence des foules ignorantes offertes à toutes les surenchères (sic!) des populistes ignares qui risqueraient de mal voter…..
    L’Histoire est un éternel recommencement….

  3. Posté par Arturus le

    Il y a eu le printemps ARABE et bientôt le printemps EUROPEEN !!!!!!!

  4. Posté par Claire le

    Je suis Française, avec des amis en Valais, et j’ai toujours admiré la Suisse pour son indépendance, sa force, sa vraie démocratie fondée sur les votations. Toutefois, depuis quelques années, je suis atterrée de constater que les idées délétères qui sont en train de détruire la France (mondialisme, européisme, gauchisme, positions pro-islam et pro-migrants) commencent à se propager également dans ce beau pays. Il semblerait toutefois que les peuples se mettent à réagir, un peu partout (Trump, Brexit, entre autres). Surtout, amis suisses, résistez mieux que nous n’avons su le faire ailleurs en Europe occidentale!

  5. Posté par Georges le

    Toutes mes félicitations vont à Monsieur Perrin qui analyse et synthétise à la perfection la réalité politique en Suisse. Merci également à Mouchotte qui exprime exactement ce que je ressens et ce que ressentent de plus en plus de citoyens suisses que je connais ou pas!
    Un printemps suisse (des idées politiques, sociales et économiques) ne saurait attendre encore trop longtemps!

  6. Posté par Brighitt le

    « On récolte ce que l’on sème » En êtes –vous sûr, dans ce cas les populistes nationalistes risquent fort de déclencher un engrenage de violence dont ils ne maîtrisent pas les conséquences. Quant à la sagesse supposée du peuple il y a de quoi en douter. L’histoire de France pas si lointaine, nous ramène à la Révolution…Engendrant la terreur soit 2 millions de morts innocents. Pour ce qui est des petites phrases toutes faîtes, en voici une : Celui qui sème le vent récolte la tempête.

  7. Posté par BOIVIN M le

    Un détail: Aréopage et non pas aeropage !

  8. Posté par Mouchotte le

    « Populisme », cela vient de « peuple ».
    Le populisme, ce n’est rien d’autre que le réveil des peuples qui ont fini par s’apercevoir de la trahison de leurs dirigeants, de ceux-là mêmes qui étaient censés défendre les intérêts de leurs pays autant que des citoyens.
    Ce sont les gens ordinaires qui se rendent compte que leur qualité de vie non seulement ne s’améliore pas, mais qu’en plus elle se dégrade: chômage, emplois précaires, crise du logement, routes saturées, transports publics bondés et en retard, pollutions multiples, diminution des espaces verts et des surfaces agricoles, criminalité, terrorisme, immigration devenue incontrôlable, amenuisement des retraites, accumulation de lois aussi stupides qu’inutiles, etc. En passant: n’en déplaise à certains économistes, la qualité de vie ne dépend pas uniquement de l’épaisseur du porte-monnaie.
    Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’Union Soviétique Européenne et sa nomenklatura dictatoriale de gouvernants non-élus a simplement réussi à ne rien réussir, sinon à placer un continent entier, Suisse comprise, dans une situation pire qu’elle ne l’était.
    Comme disait mon grand-père, « On récolte toujours ce que l’on a semé. Tôt ou tard! » Ils ont ignoré ce que les peuples avaient à dire, alors les peuples ont décidé de s’exprimer autrement, et notamment par la sanction des urnes.

Et vous, qu'en pensez vous ?

Poster un commentaire

Votre commentaire est susceptible d'être modéré, nous vous prions d'être patients.

* Ces champs sont obligatoires

Avertissement! Seuls les commentaires signés par leurs auteurs sont admis, sauf exceptions demandées auprès des Observateurs.ch pour des raisons personnelles ou professionnelles. Les commentaires sont en principe modérés. Toutefois, étant donné le nombre très considérable et en progression fulgurante des commentaires (259'163 commentaires retenus et 79'280 articles publiés, chiffres au 1 décembre 2020), un travail de modération complet et exhaustif est totalement impensable. Notre site invite, par conséquent, les commentateurs à ne pas transgresser les règles élémentaires en vigueur et à se conformer à la loi afin d’éviter tout recours en justice. Le site n’est pas responsable de propos condamnables par la loi et fournira, en cas de demande et dans la mesure du possible, les éléments nécessaires à l’identification des auteurs faisant l’objet d’une procédure judiciaire. Les commentaires n’engagent que leurs auteurs. Le site se réserve, par ailleurs, le droit de supprimer tout commentaire qu’il repérerait comme anonyme et invite plus généralement les commentateurs à s’en tenir à des propos acceptables et non condamnables.

Entrez les deux mots ci-dessous (séparés par un espace). Si vous n'arrivez pas à lire les mots vous pouvez afficher une nouvelle image.