Radicalisations

Stéphane Montabert
Suisse naturalisé, Conseiller communal UDC, Renens

C'est sous l'intitulé mystérieux de "Radicalisations" que la Municipalité de Renens organisa une soirée pour que des habitants puissent échanger avec des professionnels. Ayant été indirectement à l'origine de cette manifestation à travers une interpellation au Conseil Communal ("Pour que Renens agisse contre le radicalisme islamiste" en 2015) il était de mon devoir de m'y rendre.

Dessine-moi un radicalisé

observatoire2017rad.jpgLa soirée vit affluer un public nombreux. Après différentes présentations du contexte par les autorités mettant bien cette assemblée sous le signe du Padamalgam!, la première présentation commença, donnée par Mallory Schneuwly-Purdie, "Sociologue et formatrice - Pluralités".

L'exposé commença par un long et tortueux cheminement visant à définir ce qu'était le radicalisme, à l'aide de citations comme:

"[Le] processus par lequel un individu ou un groupe adopte une forme violente d'action, directement liée à une idéologie extrémiste à contenu politique, social ou religieux qui conteste l'ordre établi sur le plan politique, social ou culturel." -- Khosrokhavar (2014, p. 7-8)

Fuyez, manants, vous n'êtes pas de taille à rivaliser avec ces puissants intellectuels!

Ceux qui passèrent outre la pédanterie générale pour s'interroger sur la généralité de cette approche furent rapidement confortés dans leurs doutes par les slides suivants, qui montrèrent quelques exemples "d'idéologies extrêmes" selon la présentatrice, dans cet ordre:

  • Nationalisme
  • Communisme
  • Populisme
  • Islamisme

Le nationalisme faisait sans doute référence au nazisme, alors que ce dernier est avant tout un avatar du socialisme, comme en témoigne la bonne entente entre les communistes et les nazis avant que les seconds ne s'en prennent à l'Union Soviétique lors de la Seconde Guerre Mondiale. Mais le populisme? Même Wikipédia n'en parle pas ainsi, c'est dire. Je fus presque surpris de ne pas lire le libéralisme dans cette collection "d'idéologies extrêmes".

Le malaise empira lorsqu'on aborda - enfin - la question de l'islam. Parmi plusieurs contre-vérités sur cette religion, Mme Schneuwly-Purdie eut l'audace d'affirmer que les mosquées était un élément central de la lutte contre la radicalisation, ce qui provoqua quelques émois dans la salle. Pour la sociologue, la lutte contre la radicalisation passait par quatre thèmes:

  • Les mosquées comme "espaces de socialisation" ;
  • Les imams comme "acteurs de contextualisation" ;
  • Internet comme "outil de transmission" ;
  • Les jeunes comme "passeurs de savoir" (comprendre: un pied dans la culture musulmane et un autre dans la culture occidentale).

Comme d'autres spectateurs je pense, je me fis la remarque qu'elle venait de brosser le portrait des quatre principaux vecteurs de radicalisation. Et elle eut l'audace de les présenter comme les meilleurs moyens de lutter contre! C'est sûr, un jeune déraciné, livré à lui-même sur Internet et se rendant assidûment à la mosquée pour y écouter les prêches des imams est certainement dans une posture idéale pour échapper à toute radicalisation...

À la fin de ce premier exposé, je me demandais: un passionné des loups est-il finalement la meilleure personne à interroger pour chasser le loup?

Les 99%

La seconde présentation fut donnée par Brigitte Knobel, Directrice du Centre intercantonal d'Information sur les croyances (CIC). Cette structure para-étatique fondée dans le sillage du Massacre du Temple Solaire avait pour premier but de lutter contre les dérives sectaires. D'islam il ne fut question que tardivement, le CIC n'étant réorienté vers cet aspect que depuis quelques années.

Se signant elle aussi du Padamalgam, Mme Knobel s'efforça de montrer que l'islam n'était finalement qu'un radicalisme parmi "de nombreux autres". Le public eut donc droit à un panel représentatif "de groupes religieux hindous, ésotériques, chrétiens et bouddhistes ayant commis des actes de violence dirigés vers l'extérieur ou vers l'intérieur" (sic). Un attentat à la bombe en Suisse par un illuminé hindou en 1975, soit vieux de quarante-trois ans ; la secte du Temple Solaire ; des illuminés chrétiens d'Afrique du Sud qui se suicidèrent en groupe en avalant du cyanure en 1978 ; ou encore l'attentat au gaz sarin de la secte Aum au Japon en mars 1995. Démonstration très concluante en effet.

Cette présentation fut suivie d'un dernier slide statistique montrant l'activité du CIC sur l'année 2017. Émoi dans la salle: 99% des interventions étaient liées à l'islam, "sauf une, liée à un jeune évangéliste", précisa la conférencière. Patatras! En une seule page d'honnêteté intellectuelle, elle démolit le château de cartes du Padamalgam. Les organisateurs échangèrent quelques regards consternés.

Les questions-réponses dérapent

Légèrement déprimé par ce rouleau-compresseur de bons sentiments (malgré une chute du peloton dans la dernière ligne droite) je me demandais si j'allais assister à une deuxième couche de ripoline lors des questions-réponses sur le modèle de ce que j'avais déjà dû subir lors de la visite des mosquées de Renens. Mais ce soir, le public n'était pas le même. Pas de député pro-islam du Grand Conseil vaudois, pas de Claude Béglé venu lécher des babouches depuis Genève, seulement des gens normaux, et inquiets, et pas forcément aussi incultes que nos hôtes l'auraient pensé - ou espéré, peut-être - sur l'islam et la situation actuelle.

Le ton des questions était franchement hostile vis-à-vis des conférenciers, principalement à cause de leur naïveté confondante sur l'islam. "Comment dans un pays où les Droits de l'Homme sont tellement importants, peut-on accepter une communauté qui ne respecte pas les Droits de l'Homme?" demanda par exemple une vieille dame, sous l'approbation générale.

Mais le moment que j'espérais finit par arriver: un Algérien prit la parole - et évoqua son passé pendant la guerre civile algérienne des années 90, pendant le jihad des moudjahidines. Mme Schneuwly-Purdie ayant évoqué en bonne dhimmie le jihad comme "un combat intérieur pour devenir meilleur", il la remit aimablement à sa place:

"La guerre sainte est une prescription de l'islam. Ce n'est pas un choix, c'est une prescription, sur laquelle il y a unanimité, consensus. On ne peut pas me citer un seul courant religieux de l'islam qui réfute que le jihad soit une prescription. Maintenant vous avez beaucoup entendu parler que dans le coran, c'était dans le cadre d'une émission Infrarouge, que le coran enseignait beaucoup plus le jihad spirituel... J'ai mémorisé le coran pendant des décennies... Il n'y a aucun verset du coran qui parle de jihad spirituel, ni aucun hadith. Si vous connaissez un verset, est-ce que vous pouvez me le citer?"

Ouille.

Après ces interventions, la session de questions-réponses fut rapidement close, écourtée de moitié.

La Verrée

La soirée se conclut par une verrée donnant l'occasion au public de discuter avec les intervenants. Ce fut pour moi l'occasion de quelques échanges surréalistes - l'un d'eux avec Éric Golaz, Délégué cantonal aux affaires religieuses et chargé du dossier de la reconnaissance de l'islam. Pour lui, il fallait reconnaître l'islam sauce UVAM comme communauté d'intérêt public pour mieux la contrôler:

- Excusez-moi, mais en quoi cette reconnaissance aidera en quoi que ce soit à contrôler l'islam de Suisse?

- Eh bien, ils seront obligés de se plier à nos lois, de respecter l'ordre public, l'égalité...

- Vous savez qu'ils ne feront rien de tout cela. Et quand même vous ne pourrez plus le nier, que ferez-vous?

- Il y a des sanctions prévues, euh...

- Comme quoi?

- Eh bien, au pire, cela pourrait aller jusqu'au retrait de la reconnaissance d'utilité publique de la communauté.

- Vous plaisantez? Vous savez parfaitement que lorsque cette reconnaissance sera accordée les autorités n'auront jamais le cran de faire machine arrière, quoi qu'il advienne.

Ayant vu clair dans sa tentative d'enfumer le chaland, il riposta en me demandant ce qu'il fallait faire.

- Mais c'est tout simple Monsieur. Il me semble que le peuple suisse a voté depuis quelques années déjà le Renvoi des Criminels Étrangers.

- Et alors?

- Alors? Chaque islamiste dont on nous raconte les exploits dans les médias a souvent commencé par la délinquance et a un casier judiciaire long comme le bras. Il me semble que si on expulsait manu militari les étrangers criminels au premier, deuxième ou même au dixième délit, on éviterait pas mal des problèmes de radicalisation et de terrorisme musulman simplement parce que ces gens ne seraient plus dans notre pays quand leur viendrait l'idée de commettre un attentat.

- Ah mais Monsieur, c'est compliqué, la Suisse n'a pas d'accords de réadmission...

...Et surtout aucune volonté d'en avoir, pensais-je en concluant la discussion. Mais c'est au cours d'une autre conversation, où je critiquais l'angélisme des sociologues et des autorités et rappelais la dangerosité des islamistes, qu'un haut responsable dont je tairai le nom me livra un conseil, et finalement la clé de l'histoire:

"Tu sais, Stéphane, on est à Renens... Il faut faire attention à ce qu'on dit."

Renens, plus d'une centaine de nationalités, plus de 50% d'étrangers. Un chaudron. Les pièces du puzzle s'emboitèrent: partout en Suisse et en Europe, la veulerie des majorités politiques face à l'islam, le Padamalgam à pleins tubes, l'aveuglement volontaire, la langue de bois, la négation de la menace ne traduisent pas l'incompétence mais la terreur dans laquelle vivent les élites. Le génie malfaisant de l'islam est sorti de la bouteille et, aussi dénuées de force de caractère que d'imagination, elles n'ont que l'apaisement à l'esprit pour essayer de maintenir le statu-quo un peu plus longtemps.

N'excusons pas par l'incompétence ce qui s'explique amplement par la lâcheté.

Ce fut finalement une soirée très instructive.

Stéphane Montabert - Sur le Web et sur LesObservateurs.ch, le 18 janvier 2018

15 commentaires

  1. Posté par jsg le

    Excellent reportage, analyse parfaite d’une personne qui connaît son sujet, bravo, !

  2. Posté par Le Saint le

    Il n’y a pas que des gauchistes et c’est malheureux, certains fonctionnaires, et M. Montabert en cite un en particulier, qui avait un peu de peine en son temps de comptabiliser les voix les soirs d’élections et dont le seul objectif consiste à bomber le torse en se donnant le bon rôle et dont l’obsession consiste à ne pas se prendre les pieds dans le tapis…
    Peu de place pour l’honnêteté et le courage

  3. Posté par Yelle le

    MERCI

  4. Posté par Chouette le

    Réaliste et excellente conclusion.

    Au final, le constat décrit parfaitement le comportement inacceptable de trop de représentants du peuple :
    « N’excusons pas par l’incompétence ce qui s’explique amplement par la lâcheté. »

  5. Posté par Yolande.C.H. le

    @pierre frankenhauser
    Qu’il est loin le temps des Landsgemeinde, des citoyens qui exprimaient leur avis à visage découvert parce qu’ils étaient unis par un Ordre supérieur qu’ils représentent.
    La bascule est bien dans cette petite phrase: « on est à Renens… Il faut faire attention à ce qu’on dit ». Comment peut-on accorder des droits civiques à des personnes auxquelles on ne peut pas faire confiance ? L’implosion de notre état de droit est en cours.

  6. Posté par pierre frankenhauser le

    « on est à Renens… Il faut faire attention à ce qu’on dit. »
    Non seulement ce sont des lâches qui préfèrent laisser la situation dégénérer plutôt que d’agir contre ce fléau (alors pourquoi faire de la politique ?), mais en plus ils cherchent probablement à ne pas froisser ou carrément à se mettre dans la poche les nombreux électeurs musulmans (vu qu’on peut voter au niveau communal, quel que soit son passeport). Brefs, une bande de trouillards et de pourris.

  7. Posté par Sergio le

    Merci, Monsieur Stéphane Montabert, de nous faire partager cette conférence qui, comme nous le supputions, a atteint des sommets. Une de ces lumières autoproclamées aurait-elle pu vous renseigner sur le devenir de leur idole ? Je veux parler du héros national Nicolas Blancho.

  8. Posté par Tommy le

    Peut-être que cela a échappé à la sagacité des lecteurs, mais le terme  » radicalisationS est au pluriel….
    Une manière de plus pour tenter de nous convaincre qu’ existent AUSSI des  » radicalisations » chez les bouddhistes, les protestants ou les mormons…..
    Et qu’en fait,  » toutes les cultures se valent « .
    Et qu’une femme a intérêt à fuir à toutes jambes lorsqu’elle passe devant une église à la sortie du culte, en fait.

  9. Posté par SM le

    Merci d’avoir déconstruit l’enfumage du public par certains intervenants intellectuels « professionnels » de gauche.

  10. Posté par Peter Bishop le

    Il nous faudrait des centaines de Stéphane Montabert dans les rôles politiques des cantons et du fédéral ! On règlerait 90% des problèmes du pays en moins de 2 ans…

  11. Posté par Bussy le

    Et tous ces lâches, ces padamalgameux nauséabonds, ces traîtres aux peuples européens, ces vendus pour certains, n’ont-ils pas d’enfants et de petits-enfants ?
    Regardez les pays d’où viennent les migrants et vous aurez une idée précise de la vie que les lâches préparent à nos enfants et petits-enfants…
    Ils s’en foutent de leur mettre en place un futur fait de charia, pauvreté, guerres tribales et régression au moyen-âge ?
    Et que feront ces lâches quand ça tournera mal ? Car ça ne peut que mal tourner vu que la guerre sainte est une obligation pour tout musulman intègre et respectueux du coran… retourné tardif de vestes… fuite…. ?

  12. Posté par Yolande.C.H. le

    L’intérêt public, pour ces « figures pensantes », se résume à ne surtout pas contrarier les communautés musulmanes, toute atteinte à la mise en pratique de leur idéologie étant ressentie pour ces dernières comme une agression.

    S’ils avaient un minimum d’honnêteté intellectuelle, ils réclameraient, en bons musulmans, d’être soumis à la charia, ses contraintes et ses sanctions. A l’évidence, ils préfèrent vivre dans les états de droit à l’occidentale, mais, et c’est là où se loge l’hypocrisie, soumis qu’ils sont au coran, ils en rejettent les valeurs qui les fondent et ne peuvent donc pas les représenter: non seulement cela leur est interdit, mais ils imposent aux non musulmans de respecter leurs interdits.

  13. Posté par Antoine le

    Connaissant bien Renens pour y avoir passé une bonne partie de ma jeunesse, je remercie M Montabert pour cet excellent article.
    Je cite :  »
    – Les mosquées comme « espaces de socialisation » ; –> c’est pas très réaliste, vu les nombreuses affaires de RADICALISATION (voir la mosquée de Winterthur et l’imam haineux de Bienne)
    – Les imams comme « acteurs de contextualisation » ; certains imams sont le vecteur de la RADICALISATION et poussent au djihad !
    – Internet comme « outil de transmission » ;Internet comme outil de propagande et de RADICALISATION (voir le nombre d’articles concernant les  »jeunes » partis combattre pour Daech après des contacts sur Internet.
    – Les jeunes comme « passeurs de savoir » (comprendre: un pied dans la culture musulmane et un autre dans la culture occidentale). Il faut voir ces personnes comme des  »agents » de propagande et ceux-ci cachent très bien leur jeu vu qu’ils ont l’autorisation de mentir sciemment pour se dissimuler et de créer une 5ème colonne !! »

  14. Posté par SM le

    Merci, M. Montabert, d’avoir déconstruit cet enfumage orchestré par les gauchistes.

  15. Posté par Maurice le

    Grand merci à Stéphane Montabert pour ce compte-rendu vivant, qui nous fait participer rétrospectivement à cette soirée, comme il le dit si bien dans sa conclusion, très instructive !…
    On est donc loin de sortir de cette auberge islamiste.

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