L’actualité de Benjamin Constant : les contributions au colloque du 6 mai 2017

Francis Richard
Resp. Ressources humaines

Le 6 mai 2017 avait lieu à l'Opéra de Lausanne un colloque pour commémorer le 250e anniversaire de la naissance de Benjamin Constant. Le thème en était : L'actualité de Benjamin Constant.

En rendre compte brièvement, en deux parties (ici et ), à partir de notes prises lors du colloque, ne peut évidemment pas remplacer la parution en volume des contributions thématiques des meilleurs experts de Constant et du libéralisme.

Par ordre d'apparition au colloque (comme au théâtre), les contributeurs insignes en étaient:

- Pierre Bessard et Olivier Meuwly

- Léonard Burnand

- Alain Laurent

- Damien Theillier

- Jean-Philippe Feldman

- Carlo Lotieri

- Vincent Valentin

- Karen Horn

- Guillaume Poisson

Leurs contributions ont été publiées à double, à la fin de l'an passé: par l'Institut Benjamin Constant, de l'Université de Lausanne, qui les a rassemblées dans le numéro 42 de ses Annales, d'une part, et de l'autre, conjointement, par l'Institut Libéral et le Cercle Démocratique de Lausanne, sous le titre évocateur: Libéral en tout.

Comme le disent Pierre Bessard et Olivier Meuwly dans leur introduction: Ces deux publications, destinées à des publics différents, permettront d'élargir la réflexion sur la pensée et l'oeuvre de Constant vers de nouveaux horizons, au plus grand profit du débat d'idées.

Ce qui fait, peut-être, l'actualité de Benjamin Constant, c'est justement qu'il est libéral en tout, et c'est ce qui fait de lui, pour un lecteur libéral, un authentique semblable. A contrario l'image que, d'habitude, l'on donne d'un libéral, par cécité ou malhonnêteté, n'est certainement pas celle-là...

 

Dans sa préface à Mélanges de littérature et de politique, publié un an avant sa mort, Benjamin Constant écrit:

J'ai défendu quarante ans le même principe, liberté en tout, en religion, en philosophie, en littérature, en industrie, en politique: et par liberté, j'entends le triomphe de l'individualité, tant sur l'autorité qui voudrait gouverner par le despotisme, que sur les masses qui réclament le droit d'asservir la minorité à la majorité.

En une phrase tout est résumé d'une pensée, qui n'a pas pris une ride et qui ne laisse pas de susciter la réflexion...

 

Quelques citations glanées dans l'un ou l'autre volume (c'est l'avantage d'être membre de deux des trois associations...) en confirment la permanence et l'occurrence:

L'indépendance individuelle est le premier des besoins modernes. En conséquence, il ne faut jamais en demander le sacrifice pour établir la liberté politique. (De la liberté des anciens comparée à celle des modernes, 1819)

Toutes les fois que les gouvernements prétendent faire nos affaires, ils les font plus mal et plus dispendieusement que nous. (Ibid.)

La tyrannie des hommes est en dernière analyse le résultat de la multiplicité des lois. (Principes de politique, 1806)

La liberté n'est autre chose que ce que les individus ont le droit de faire et que la société n'a pas le droit d'empêcher. (Ibid.)

Les fonctions du gouvernement sont purement négatives. Il doit réprimer les désordres, écarter les obstacles, empêcher en un mot que le mal n'ait lieu. On peut ensuite s'en fier aux individus pour trouver le bien. (Commentaire sur l'ouvrage de Filangieri, 1822)

Ces quatre révolutions, la destruction de l'esclavage théocratique, de l'esclavage civil, de la féodalité, de la noblesse privilégiée, sont autant de pas vers le rétablissement de l'égalité naturelle. La perfectibilité de l'espèce humaine n'est autre chose que la tendance vers l'égalité. (De la perfectibilité de l'espèce humaine, 1829)

Toutes les fois que l'homme réfléchit et qu'il parvient, par la réflexion, à cette forme de sacrifice qui forme sa perfectibilité, il prend l'égalité comme point de départ, car il acquiert la conviction qu'il ne doit pas faire aux autres ce qu'il ne voudrait pas qu'on lui fît, c'est-à-dire qu'il doit traiter les autres comme ses égaux, et qu'il a le droit de ne pas souffrir des autres ce qu'ils ne voudraient pas souffrir de lui; c'est-à-dire que les autres doivent le traiter comme leur égal. (Ibid.) [cette citation ne figure pas in extenso dans les actes, mais le texte y conduit à la fin...]

Si donc il y a dans le coeur de l'homme un sentiment qui soit étranger à tout le reste des êtres vivants, qui se reproduise toujours, quelle que soit la position où l'homme se trouve, n'est-il pas vraisemblable que ce sentiment est une loi fondamentale de sa nature? Tel est, à notre avis, le sentiment religieux. (De la religion, 1824)

 

Ces citations, et bien d'autres, ont été développées par les contributeurs. Ne donnent-elles pas déjà, telles quelles, matière à réflexion? Pour la poursuivre, en lisant leurs textes, il suffit de s'adresser à l'un ou l'autre institut qui a édité les actes de ce colloque mémorable.

 

Francis Richard

 

Publication commune Lesobservateurs.ch et Le blog de Francis Richard

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