Thomas Matter, CN UDC, « Dans le marais bernois », No 25.

Lien vers la version en dialecte alémanique, ici

Trad. J.-D. Ruegsegger

La Sonntagszeitung du 29 avril présentait une interview du président du Conseil d’administration de la firme Roche Christoph Franz.

 

Monsieur Franz prétend que sans accord-cadre avec l’UE, Roche perdrait des centaines de millions de francs et ne pourrait plus engager de personnes hautement qualifiées. Je dois préciser que l’accord-cadre prévu n’est pas un accord économique. L’accès au marché est assuré par l'accord de libre-échange et les accords de l’OMC, organisme dont la Suisse et l’UE sont membres.

 

L’accord-cadre est un accord sur les questions institutionnelles qui définit les liens de la Suisse à l’Europe. Cet accord obligera la Suisse à reprendre automatiquement le droit européen. Si elle ne le fait pas, elle devra accepter des sanctions légales de l’UE. Jamais dans son histoire, notre Etat fédéral n’a accepté un accord aussi unilatéral.

 

Je sais que Monsieur Franz souhaitait la nationalité suisse (peut-être l’a-t-il obtenue entretemps), car il appréciait hautement l'indépendance, la liberté et la démocratie directe qui font notre pays. Qu’il souhaite maintenant un accord-cadre qui entraînerait leur perte m’est incompréhensible. Il dit textuellement: « Si les Bilatérales entre la Suisse et l’Europe tombent, nous ne pourrons plus engager de personnes hautement qualifiées ni développer des produits de pointe". S’il avait connu la Suisse de 1970 à l’an 2000, il se rendrait compte du peu de pertinence de ses propos.

 

Ni personne ni l’UE  n’ont jamais prétendu que sans accord-cadre, les accords bilatéraux tomberaient. Nous avons plus de cent accords-cadres avec l’UE, et le cas échéant, il ne s’agirait que des sept petits accords des Bilatérales 1. D’ailleurs, l’accord-cadre institutionnel ne signifierait pas la poursuite des accords bilatéraux mais leur abandon. Ce serait la fin de la voie bilatérale, la fin d’une réciprocité à niveau égal: L’UE décide et la Suisse, enchaînée, exécute.

 

A l’époque des contingents, entre 1970 et l’an 2000, toutes les firmes ont pu obtenir les personnes hautement qualifiées requises, et nous n’avons jamais épuisé les quotas disponibles. Durant ces trente années qui ont précédé la signature des Bilatérales 1 ainsi que la libre-circulation des personnes, le cours de l’action Roche a augmenté de quelque 900%. Entre l’an 2000 et aujourd'hui, il a augmenté de 30%.

 

Souhaitons que Monsieur Franz prenne mieux conscience des fondements de notre Etat, sources d'une liberté et d'une qualité de vie qui le rendent si attractif.

 

 

Un commentaire

  1. Posté par Mauron le

    Le chanteur Jacques Dutronc avait une chanson dont le texte disait :
    « Moi j’ai un piège à fille, un piège tabou qui fait crac, boum hue… »
    Le CF a repris ce texte à son compte en le modifiant légèrement.
    « Nous on a un piège à con, un piège tabou qui fait crac boum hue… »
    Le piège ressort généralement à chaque votation populaire un peu risquée où lors des décisions unilatérales du CF, ce piège c’est « NOUS ALLONS PERDRE DES EMPLOIS ! »
    Malheureusement le piège fonctionne à tous les coups.

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