Erdogan à la diaspora turque : «Prenez un rôle actif au sein des partis dans les pays où vous vivez»

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Le président turc Recep Tayyip Erdogan a appelé le 20 mai la diaspora turque à s'engager dans la politique de leur pays de résidence lors d'un meeting électoral à Sarajevo. Des Etats européens lui avaient précédemment refusé de faire campagne dans leurs pays.

«J'ai une demande à vous faire, prenez un rôle actif dans les partis politiques dans les pays où vous vivez», a-t-il dit à la foule, pendant un discours de près d'une heure pour mobiliser les plus de trois millions d'électeurs turcs de la diaspora, dont 1,4 million en Allemagne, avant le scrutin présidentiel et parlementaire du 24 juin. «Vous devriez prendre place dans ces Parlements.»

«Allah Akbar !» et «Sultan Erdogan !», a clamé la foule lorsque le président turc est arrivé avec Bakir Izetbegovic, le membre bosniaque musulman de la présidence tripartite bosnienne. Ce dernier, qui dirige ce pays multicommunautaire avec un Serbe et un Croate, a appelé le public à voter pour Recep Tayyip Erdogan «un homme que Dieu vous a envoyé».

«S'il nous disait de mourir pour lui, nous mourrions pour lui»

Plusieurs milliers de Turcs, venus de toute l'Europe, notamment d'Allemagne, d'Autriche, de France ou du Danemark, se pressaient dans la salle Zetra, patinoire des jeux olympiques d'hiver de 1984 sous d'immenses portraits de Recep Tayyip Erdogan et d'Atatürk, le premier président turc.

Muhamed Yanik, un étudiant de 20 ans, avait voyagé 28 heures en bus de Dortmund, en Allemagne pour assister à ce meeting. «S'il nous disait de mourir pour lui, nous mourrions pour lui», assurait-il.

Les mesures de sécurité étaient importantes pour le seul meeting électoral prévu par le président turc hors de son pays.

En avril, les autorités néerlandaises ont prévenu qu'elles ne voyaient pas d'un bon œil la tenue d'une telle réunion politique. Le gouvernement autrichien les a interdites. Plusieurs pays de l’Union européenne, notamment l’Allemagne, avaient déjà empêché la tenue de meetings pro-Erdogan avant le référendum d’avril 2017 sur le renforcement de ses pouvoirs.

A Sarajevo, au regard des liens que le président turc entretient avec Bakir Izetbegovic, qu'il a invité au mariage de sa fille en 2016, il n'y avait aucun risque de s'exposer à un tel rejet. Sa formation politique, le SDA, affiche sa proximité avec le parti de la Justice et du développement (AKP) islamo-conservateur de Recep Tayyip Erdogan. Selon les médias bosniens, l'AKP compte d'ailleurs ouvrir prochainement une antenne en Bosnie.

Lire aussi : Pour la diplomatie européenne, la Turquie reste «clairement» un pays candidat à l'UE

 

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3 commentaires

  1. Posté par Socrtate@LasVegas le

    « Prenez un rôle actif au sein des partis dans les pays où vous vivez »
    Ce n’est pas d’Erdogan mais l’un des commandements des islamistes frères musulmans, voir le livre de Mireille Vallette: l’islam radical dans les mosquées suisses.

    …Et la Suisse s’apprête à autoriser la construction d’une mosquée par la turquie et dont les imams seront turques à Schaffouse!!!
    Mon pays se roule dans la fange…mais JAMAIS je ne rendrai mes armes!

  2. Posté par pepiou le

    Le canton de Neuchâtel avec l’appui du parti socialiste n’a pas attendu les recommandations du Sultan Erdogan pour mettre en oeuvre la politique d’ingérence turque.

  3. Posté par Yolande C.H. le

    Bizarre, on n’entend pas de réactions des anti-nationalistes: peut-être qu’ils ne s’intéressent pas à ce qui se passe en dehors de leurs frontières nationales !

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