Faut-il recadrer Ignazio Cassis… ou Jennifer Covo ?

RTS, 20 mai 2018, TJ 19h30. L’invité du dimanche : le Président de la Confédération Alain Berset est interviewé par Jennifer Covo.

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Cenator : Jennifer Covo donne comme prétexte de cette invitation que Berset est à mi-mandat de sa présidence au Conseil fédéral. Néanmoins, nous soupçonnons que c’est un prétexte pour pouvoir interroger le socialiste Alain Berset, qui est un ancien cadre du CICR, sur les propos d’Ignazio Cassis au sujet de l’UNWRA.

L’arrogance de certains journalistes de la RTS dépasse toutes les bornes. Ces « roitelets » d’un nouveau genre se croient tout permis, comme un noble du moyen-âge pouvait beaucoup, beaucoup se permettre à l’égard d’un manant.
 Jennifer Covo, membre de la nouvelle noblesse, interviewe le manant du jour, par ailleurs président de la Confédération.

Alain Berset répond de manière diplomatique, collégiale, à grand renfort de langue de bois, avant de se retrancher derrière la position de l’ONU, qui est aussi celle de la « gauche large » en Suisse.

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Vidéo : https://www.rts.ch/play/tv/19h30/video/linvite-du-dimanche--le-president-de-la-confederation-alain-berset?id=9583800

Jennifer Covo : (01:40) Monsieur Berset, cette semaine, le ministre des Affaires étrangères, Ignazio Cassis, a critiqué, hein, l’agence onusienne pour les réfugiés palestiniens. Selon lui, elle maintiendrait le conflit sur place, donnerait de faux espoirs aux Palestiniens, ces mots évidemment ont fait un tollé à Berne : est-ce qu’il a dérapé ?

Alain Berset veut replacer ces propos dans leur contexte. : c’est une organisation importante, un partenaire stratégique de la Suisse au Proche Orient…

Jennifer Covo l’interrompt (02:06) : Mais sur les mots d’Ignazio Cassis ?

Alain Berset parle du rôle équilibré de la Suisse dans ce conflit. Le rôle de soutien…

Mais Jennifer Covo est de plus en plus impatiente de remettre le manant dans le droit chemin : elle interrompt à nouveau Alain Berset, en parlant du Conseiller fédéral Ignazio Cassis comme d’un garnement turbulent dans une cour de récréation (02:11) : Vous l’avez un peu recadré ?

Alain Berset nie et continue ses explications.

Jennifer Covo l’interrompt encore (02:38) : Et vous allez continuer à soutenir cette organisation, c’est-à-dire que vous avez un peu convaincu M. Cassis ?

Alain Berset nie à nouveau, puis finit par se coucher : la Suisse soutient les résolutions de l’ONU, c’est très sensible, la Suisse est pour la solution à deux Etats, et en faveur du retour aux frontières d’Israël avant la guerre des 6 jours de 1967.

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Ce genre de langage des journalistes, et tout ce qu’il sous-entend en termes de toute-puissance de la RTS, se retrouve continuellement sur les ondes.
Les questions de Jennifer Covo, à la limite de la grossièreté, passent comme une lettre à la poste : elle a bien rempli le temps imparti à l’émission, tout est pour le mieux. Il va sans dire que le téléspectateur n’aura à peu près rien appris durant cet échange, mais qu’importe, ce n’était pas le but recherché.

Dès l’année prochaine, tous les résidents de Suisse seront contraints de payer une redevance pour ce genre de prestation !

Cenator, 22 mai 2018

8 commentaires

  1. Posté par Iorana le

    Oui il est vrai que certains journalistes, si ce n’est une grande majorité et non seulement suisse, ont eu la chance de faire des études, parfois de hautes études, mais il y a une chose qu’ils ont occulté dans leurs études……le respect de celui qui est interviewé !!!! Ou alors cela fait partie de leur deal : couper la parole de l’autre !!!

  2. Posté par Julie Rochat le

    Miss Covo a probablement été formée par Darius, c’est une bonne élève…. Le style actuel c’est couper la parole de l’invité et vite le recadrer si ça ne va pas dans le sens du journaliste ou n’est pas « politiquement correct ». Et en plus ces gens se prennent pour des stars…. De vulgaires starlettes ouais !!

  3. Posté par Serge Pitter le

    C’est une frouze ? Ce ne serait pas étonnant.

  4. Posté par Tillaume Guell le

    B. Rappaz, red. en chef à la TSR : Covo et Rochebin sont suspendus pour interviews malhonnêtes et TJ tendancieux. Quant à Ignacio CASSIS, il obtient la médaille de « Genève Reconnaissante » à la place de J. Ziegler.

  5. Posté par Lucide le

    Jennifer please shut up

  6. Posté par Lucide le

    Covo est très jolie, mais d’une connerie abyssale.

  7. Posté par Pierre-Alain Tissot le

    Bien dit, Madame Anna. Oui la presse, et surtout la RTS, abuse de son pouvoir et cherche à abattre certains politiciens qui leur déplaisent ou qu’ils jalousent, comme Pierre Maudet ces derniers jours. Gare aux victimes une fois repérées et choisies : les accusés sont impitoyablement interrogés, interrompus avec arrogance, avec manque de politesse écoeurant.
    Il faut beaucoup de courage, de fermeté et d’endurance pour ne pas être détruit par cette meute.
    Heureusement, il reste encore des journalistes courtois et honnêtes ; par exemple, Pascal Décaillet, mais il n’est plus à la TSR, dommage !

  8. Posté par Anna le

    Oui la presse a pris le pouvoir dans nos pays : non élus ils font et défont les carrières.
    Il faut penser comme eux sinon gare à l’accusation de « dérapage » !
    La presse est contre Israël et pro-palestinienne, nous devons être contre israël et pro-palestiniens, la presse est pour d’accueil inconditionnel des migrants, nous devons être pour l’accueuil inconditionnel des migrants. La presse est pour l’islam, nous devons être pour l’islam. La presse n’aime pas Freysinger ni Blocher, etc nous devons ne pas aimer ni Freisinger ni Blocher etc. La presse n’aime pas Orban, nous devons ne pas aimer Orban, même si son peuple l’a réélu brillamment(ils sont donc satisfaits). Mais par contre nous devons aimer Macron qui n’a pas été élu brillamment parce que la presse l’aime bien. La presse nous dit ce qui est BIEN, et ce qui est MAL . Plus besoin de réfléchir, le pouvoir non élu réfléchit pour nous, et nous dit même quand nous devons voter pour « faire barrage à l’extrême droite » dont on cherche pourtant en vain les victimes contemporaines. Ce qu’il faut changer ce n’est pas la notion de service public, ce sont les gens qui se sont arrogés le droit divin de faire ou défaire des carrières, ce sont les nouveaux inquisiteurs qui ont fait un putsch silencieux au coeur de notre service public.

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